Dans la wilaya de Tlemcen, ce n'est pas le mouton qui manque. L'offre est abondante. Et face aux prix quelque peu exorbitants de l'ovin, le citoyen hésite. A travers la région, la population s'apprête à vivre une fête du sacrifice quasi inabordable. Ce qui fait que les prix élevés des moutons sont un sujet d'actualité. Lors d'une virée à travers certains marchés et points de vente de la région, les éleveurs ont affirmé unanimement que le citoyen se renseigne sur les prix sans pour autant acheter. Une ambiance « fade » caractérise les marchés et points de vente. On tourne en rond, on tâte les moutons, on s'informe sur les prix et on fait demi-tour, laissant les bêtes qui défilent en cercle devant une pléthore d'acheteurs hésitants. Partout dans les souks de la région, une multitude d'acheteurs potentiels regardent défiler les éleveurs, qui exposent leur bétail. Un acheteur intéressé demande le prix de la bête et attend parfois plusieurs passages de bergers avant d'entamer les négociations. A travers ces marchés, où se mêlent conversations, cris, bêlements... étouffés par l'odeur du bétail et la poussière soulevée par les sabots, rares sont ceux qui sont repartis avec un mouton, préférant attendre des jours meilleurs et un fléchissement des prix. Néanmoins, les éleveurs reconnaissent que le cheptel est relativement cher cette année par rapport à l'an dernier et qu'une baisse reste aléatoire. Ils soulignent que cette hausse des prix trouve sa justification dans l'abondance de l'aliment de bétails d'une part et la bonne santé du cheptel, d'autre part. Eléments qui font que les éleveurs peuvent encore conserver leurs bêtes. « On n'a rien à perdre. C'est à prendre ou à laisser », confient trois bergers. Cette hausse des prix s'explique aussi par le diktat des intermédiaires, ces maquignons, très nombreux sur les lieux. En attendant, un bélier aux cornes en spirale dépasse les 5.5000 DA, alors que d'autres biens plus gras sont cédés à 65.000 DA. Pour le hawli, son prix varie entre 35.000 et 50.000 DA. Seule l'agnelle est abordable, mais elle n'intéresse qu'une minorité. Elle est cédée entre 20.000 et 30.000 DA, selon la taille et le poids. Il est à noter, que cette année, plusieurs points de vente, près d'une cinquantaine, sont autorisés par les autorités locales à travers la wilaya de Tlemcen. De son côté, la Direction des services agricoles a mobilisé plusieurs vétérinaires pour veiller au contrôle quotidien des marchés.