Les récents changements opérés au sein de l'ANP « se sont déroulés dans des conditions anormales », a estimé Ali Benflis, président de Talaie Al Hourriet. « Tous les corps de l'armée dans le monde connaissent des changements réguliers tout à fait normaux. Ces changements sont opérés selon les lois en vigueur, dans la transparence excluant ainsi toutes spéculations. Ils sont annoncés et justifiés, s'il y a lieu de le faire, car ces changements ne sont pas considérés comme un secret d'Etat. Chez nous, ça se fait dans l'ambiguïté totale, ce qui donne lieu à des analyses qui peuvent s'avérer justes ou fausses », a affirmé Ali Benflis lors d'une conférence de presse tenue hier au siège de son parti.« Je suis coincé comme vous », a lâché Ali Benflis dans sa déclaration préparée et lue en réponse aux nombreuses questions posées sur ce sujet d'actualité. A propos de la situation économique du pays, Ali Benflis a estimé que les déclarations des différents responsables de l'Etat sur « le non-recours à l'austérité budgétaire et au sacrifice » ne sont que des « manœuvres » dans la mesure où « il est impossible d'éviter le recours à ces deux solutions si on veut éviter la faillite du pays ». Pour Ali Benflis, ce discours d'austérité est « d'ores et déjà rejeté par le peuple ». Interrogé sur la proposition formulée par le gouvernement pour la régularisation du marché informel, Ali Benflis a estimé que cette question doit « faire l'objet d'un débat national ». Une fois le quitus du peuple accordé, le gouvernement fixe un taux d'intérêt entre 20 et 30% et doit imposer les investissements à mener dans les secteurs déficitaires. Par ailleurs, Ali Benflis a estimé que la révision constitutionnelle n'est plus une priorité. Il a saisi cette occasion pour revenir sur sa non-participation aux différentes consultations politiques organisées sur ce projet. « Je n'ai pas pris part à ces consultations car je ne veux pas être un faux témoin », a-t-il indiqué. Talaie Al Hourriet, qui vient d'obtenir l'agrément « après un long parcours plein de difficultés et de contraintes », selon Benflis, compte 30.000 militants et ambitionne de doubler ce chiffre d'ici la fin de l'année. « C'est à notre portée », a souligné Benflis. Les membres du bureau politique et du comité central vont organiser des rencontres pour expliquer le projet du parti. Benflis va, quant à lui, animer des meetings avant la fin de l'année en cours. Talaie Al Hourriet p^rocédera à l'installation de son secrétariat national, composé de 35 membres, au courant de la semaine prochaine.