Réuni hier en session ordinaire, le bureau politique de Taliou El-Houriet a dressé un réquisitoire sans appel contre le pouvoir dont la "vacance", "l'état de carence institutionnelle", et les décisions "unilatérales" ne font qu'exacerber la situation de crise que traverse le pays sur bien des plans. Le parti d'Ali Benflis s'est focalisé particulièrement sur la crise de Ghardaïa en affirmant que "les développements tragiques dans la région de Ghardaïa sont la conséquence directe de la vacance du pouvoir et de l'état de carence institutionnelle qu'elle a entraînés". Dans son communiqué rendu public hier, le parti de l'ancien chef de gouvernement juge que c'est cette vacance qui a mis les pouvoirs publics dans "l'incapacité d'assumer l'intégralité de leurs responsabilités à l'égard de cette partie du territoire national qui vit un état de tension et de crise récurrent depuis plus de deux longues années". Ce foyer de tension et de crise, déplore le parti d'Ali Benflis, procède "d'un déni de citoyenneté et d'un déficit de la représentation démocratique". D'où il a souligné "l'impérieuse nécessité d'un traitement politique de la crise que traverse la région de Ghardaïa". Dans son évaluation à la situation sécuritaire prévalant dans le pays, et tout en exprimant sa "totale condamnation" de l'attentat terroriste perpétré contre l'ANP dans la région d'Aïn Defla, Taliou El-Houriet a, par ailleurs, mis en garde contre "les discours politiques triomphalistes et lénifiants sur la défaite consommée du terrorisme, la sécurité totalement rétablie et la paix entièrement recouvrée qui entretiennent la démobilisation et la baisse de la vigilance". Il estime que "le terrorisme, outre son traitement sécuritaire, reste un défi qui ne saurait être effectivement relevé que par des choix politiques clairs et sans concession sur les valeurs d'ouverture, de progrès et de tolérance de notre société". S'agissant de la loi de finances complémentaire, Taliou El-Houriet déplore le recours à cette procédure législative "unilatérale, autoritaire et injustifiée". Ce qui, dénonce-t-il, prive les citoyennes et les citoyens du nécessaire débat au sujet de la stratégie de riposte à la crise énergétique mondiale qui concerne toute la nation. Taliou El-Houriet regrette ainsi que la crise énergétique mondiale actuelle "n'ait pas été saisie comme une occasion propice à l'introduction de réformes structurelles profondes". Des réformes qui, souligne-t-on dans le même communiqué, "doivent tendre, enfin, à modifier le caractère lourdement rentier de l'économie nationale et à la mettre sur la voie de la productivité, de la compétitivité et de la performance par laquelle passe obligatoirement la construction d'une économie moderne et d'un Etat prospère". F .A.