Leila Aslaoui Hemmadi a signé, à la librairie « Point Virgule », son dernier roman « Chuchotements », paru aux éditions Dalimen. « Chuchotements, c'est enfin le devoir de mémoire face au déni de justice », a déclaré cette ancienne magistrate. « C'est une fiction et non un livre d'histoire », a-t-elle affirmé. » Licenciée en droit et diplômée de l'Institut d'études politiques, elle a élaboré une intrigue originale autour des personnages de Nabil et de Houria, dans un Alger méconnaissable. On rit, on pleure, on rit en pleurant et on pleure en riant. Dans un cas comme dans un autre, ce sont des rires de bonheur, des rires qui nous échappent. En écrivant ce roman, l'auteure a accompli un acte méritoire que devait entreprendre tout esprit convaincu d'une mission accomplie pour en faire bénéficier les autres. L'épilogue de ce roman est marqué par une touche réaliste et alarmiste à la fois. l'auteure s'interroge, dans le dernier chapitre : « Peux-tu m'expliquer ma patrie, comment des élèves assistent à la levée des couleurs avec sérieux à huit heures du matin et font de l'hymne national une plaisanterie sitôt terminée la cérémonie ? ». Ce roman, qui a pris un bon moment d'écriture et de correction à son auteure, est tel un film écrit. Leila Aslaoui Hemmadi a justement raconté des événements dans un style savoureux et captivant. La très grande qualité de ce livre, à la fois document et biographie, c'est la leçon d'histoire qu'il nous donne. Ça se lit avec beaucoup de plaisir parce que c'est très clair, très communicatif, on sent que c'est un besoin historique, voire même un appel à l'identité. Il n'y a pas d'avenir sans dialogue et sans respect du droit à la différence. C'est par le dialogue et le débat que l'on peut retrouver une nouvelle civilisation commune. Leila Aslaoui Hemmadi est née à Alger. Après une longue carrière dans la magistrature où elle occupa différentes fonctions au tribunal, à la cour d'appel d'Alger, puis à la Cour suprême, elle fut appelée au cabinet du ministre de la Justice (1989-1991), en qualité de conseillère. Elle fut nommée ministre de la Jeunesse et des Sports dans le gouvernement de Sid Ahmed Ghozali (juin 1991-juin 1992). Elle est chargée de mission auprès de M. Reda Malek en 1994. Secrétaire d'Etat à la Solidarité nationale et à la Famille en avril 1994 dans le gouvernement de M. Sifi, poste duquel elle démissionne en septembre 1994. Leila Aslaoui Hemmadi est l'auteur de plusieurs ouvrages : des essais, des nouvelles et des romans ainsi que de nombreuses chroniques. En hommage au combat de la femme algérienne durant la décennie noire, le Conseil de l'Europe lui décerna le prix « Nord-sud », le 26 septembre 1996. Pour son œuvre « Sans voile, sans remords », elle reçut le prix de l'association des écrivains de langue française à Paris en mars 2013.