C'est le cas de cette vieille dame rencontrée hier au marché de Meissonnier. Elle s'est contentée de débourser 200 DA pour un kilo de laitue et partir, sans faire le moindre commentaire. Et pourtant c'est le seul légume qu'elle s'est permis, avant de se diriger vers la sortie du marché. Les bourses moyennes et faibles se contentent désormais des produits dont elles ont besoin le jour de l'Aïd. En l'occurence la courgette, cédée à 250 DA le kilo, les navets à 150 DA et la tomate dont le prix oscille entre 140 et 150 DA. Les marchands des fruits et légumes implantés en dehors des marchés affichent des prix encore plus exorbitants. Les fruits surtout sont hors de portée variant entre 200 et 250 DA. Pénurie de main-d'œuvre « En l'absence de marchés de proximité, les marchands des fruits et légumes implantés dans les quartiers gonflent leurs marges bénéficiaires autant qu'ils peuvent. Ils savent que les citoyens n'ont pas d'autre choix que d'acheter », explique le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hadj-Tahar Boulenouar. Selon lui, « on a enregistré une hausse de 30% dans les prix des fruits et légumes ces derniers jours ». Les marchands pointent du doigt les mandataires des marchés de gros qui seraient, selon eux, derrière la hausse des prix. « Notre marge bénéficiaire ne dépasse pas les 30%. Contrairement à ce que l'on croit, nous ne faisons pas autant de bénéfices que les marchés de gros », assurent-ils. Le président de la Commission nationale des marchés de gros, Medjber, a signalé à ce propos, que la hausse des prix n'a rien à voir avec la fête de l'Aïd. « Nous sommes à la fin d'une saison et au début d'une autre. En cette période de transition où la production des légumes de l'été a diminué, la hausse des prix est prévisible. Quand la production diminue, les prix montent. D'ailleurs, la récole provient des Hauts-Plateaux et non de la Mitidja », explique-t-il en reconnaissant que les prix ont augmenté dans les marchés de gros. Il estime, toutefois, que les marchands de détail fixent leurs prix librement, qu'il y ait hausse ou pas aux marché de gros. L'UGCAA indique, pour sa part, que la production agricole a baissé ces derniers temps à cause du manque d'effectifs. « La main-d'œuvre n'est pas disponible en cette période de fête. Cela affecte la production et par conséquent la structure des prix », souligne Boulenouar. La forte demande en fruits et légumes en cette période de fête, d'après lui, y est aussi pour quelque chose dans la hausse des prix. « Si les marchés de proximité étaient plus nombreux, il n'y aurait pas eu une telle hausse », assure-t-il.