L'armée afghane, renforcée par un soutien aérien américain, a lancé hier une contre-offensive pour reprendre Kunduz, carrefour stratégique du Nord, aux rebelles talibans, qu'ils ont pris la veille, une première depuis la chute de leur régime en 2001. L'opération, menée par « des renforts » venus de plusieurs provinces, a déjà permis de reprendre le quartier général de la police de la province et la prison, vidée lundi de ses centaines de détenus islamistes par les insurgés », a assuré le ministère afghan de la Défense dans un communiqué. Dans sa guerre contre les talibans, l'armée afghane ne peut plus guère compter sur l'appui des forces étrangères de l'Otan dont les 13.000 soldats, encore déployés dans le pays, se limitent à conseiller et former leurs homologues afghans. En revanche, l'armée américaine, qui procède régulièrement à des frappes contre les insurgés dans l'est afghan, a fourni un soutien aérien aux troupes gouvernementales en réalisant une frappe aérienne à Kunduz, destinée à « éliminer une menace » non précisée, selon le colonel Brian Tribus, un porte-parole de la mission de l'Otan dans le pays. La prise de cette ville, l'une des plus grandes du pays avec ses 300.000 habitants, a un grand impact d'autant plus qu'elle est intervenue après l'avènement d'un gouvernement d'union nationale il y a un an.