Les pays membres de l'Opep ont décidé, à Vienne, lors de leur dernière réunion ministérielle, de laisser inchangé le niveau de production. Les pays producteurs mettent en avant, pour justifier cette prudence, des incertitudes dont «la fragilité de la reprise». La veille de la réunion de Vienne, la plupart des chefs des délégations estimaient que la situation du marché, avec un prix autour de 70 dollars, était encourageante même si l'objectif réitéré de l'Opep est d'arriver à un prix d'équilibre de 75 dollars. La reprise économique reste avant 2010 dans une zone de fragilité qui les dispense de viser plus, à travers une baisse de la production qui agirait sur le niveau des prix. Ainsi, l'objectif global de production est maintenu à 24,84 millions de barils par jour (mbj), celui-ci ayant été fixé fin 2008 pour enrayer la chute vertigineuse du baril, tombé à 32 dollars en décembre. Ainsi, l'Opep semble accueillir avec prudence les informations sur la reprise de la demande. Ces prévisions, si elles ne sont pas démenties dans les mois à venir, tablent sur une hausse de la demande, à en croire l'Agence internationale de l'énergie. Elle atteindrait 84,4 millions de barils par jour (mbj) ette année et 85,7 mbj en 2010. Ces données sont toujours à l'origine du réchauffement du marché. Vient ensuite la question des stocks qui, selon l'American Petroleum Institute, avaient plongé de 7 millions de barils, ce qui pousse les prix vers le haut. Le ministre algérien de l'Energie, M. Khelil, qui a insisté sur le respect des quotas, a prédit également une remontée des prix à partir du début 2010. Avec la prochaine réunion extraordinaire prévue le 22 décembre en Angola, l'Opep y verra plus clair. Elle devra aussi se montrer sans aucun doute plus intransigeante. Une situation où généralement les appétits seront plus aiguisés avec des tentations de chaque pays de produire plus.