La chancelière allemande Angela Merkel souffle le chaud et le froid. La championne de la solidarité européenne avec les migrants tente un juste équilibre entre le devoir humanitaire et les limites objectives de la politique d'ouverture fortement critiquée et suscitant de fortes tensions, notamment au sein de la famille politique. « Pour moi, cela fait partie de l'humanité fondamentale de notre pays que d'accueillir un réfugié avec sympathie, comme n'importe quel autre être humain », a déclaré la chancelière au quotidien populaire Bild. Elle a fermement rejeté les sondages qui la donnent au plus bas de la popularité, en campant sur sa position. Angela Merkel campe sur sa position et repart à l'offensive pour tenter de convaincre une opinion de plus en plus dubitative sur le bien-fondé de cette politique. Elle rejette notamment l'idée de fermer les frontières, que réclame le parti frère de la CDU en Bavière, l'Union chrétienne-sociale (CSU), en s'en prenant de front depuis plusieurs semaines à Mme Merkel qui estime avoir toujours la confiance de son parti. La dirigeante appelle aussi une nouvelle fois l'Europe à la solidarité et promet d'accélérer la construction de logements pour mieux accueillir les migrants en Allemagne, où 800.000 à un million de demandeurs d'asile sont attendus cette année. La chancelière annonce également vouloir accélérer les reconduites hors d'Allemagne pour les migrants n'ayant « aucune perspective de pouvoir rester ».