Quelque 61,8 millions d'électeurs sont appelés dimanche en Allemagne à élire les 598 députés du 18e Bundestag, qui désignent ensuite le/la chancelier(e). C'est donc aujourd'hui que les Allemands ouvriront la voie à l'élection du nouveau chancelier ou renouvelleront leur confiance dans la chancelière sortante. Les observateurs de la scène politique allemande, même s'ils ne lui accordent qu'une petite avance sur ses adversaires, reconnaissent que la chancelière Angela Merkel en sortira, sauf grande surprise, encore vainqueur. Une nouvelle victoire de son alliance lui assurera un troisième mandat aux commandes de la machine allemande. Les derniers sondages indiquaient que le parti conservateur de Mme Merkel, le CDU, et son parti frère, le CSU de Bavière, sont partis pour gagner la majorité des voix, garantissant à la chancelière un troisième mandat. Un sondage de l'institut Forsa donne 40% de soutien pour le CDU et 5% pour son partenaire de coalition, le Parti libéral-démocrate (FDP), ces 5% correspondant au soutien minimal pour entrer à la chambre basse du Parlement. Les sociaux démocrates (SPD), le principal parti d'opposition, représentent 26% des intentions de vote de ce sondage, tandis que leurs alliés traditionnels, les Verts, atteignent 10%. Les politologues allemands restent cependant prudents sur l'issue du scrutin d'aujourd'hui. Ils mettent en avant un autre sondage dépouillé vendredi. «Même avec cette courte avance, la reconduite de cette coalition reste incertaine», a indiqué Gero Neugebauer, politologue de l'Université libre de Berlin, arguant du système électoral complexe allemand alliant scrutin uninominal direct à un tour et scrutin proportionnel. D'après cette enquête réalisée par l'Institut Emnid à paraître aujourd'hui dans l'hebdomadaire Bild am Sonntag, les conservateurs d'Angela Merkel (CDU et le parti frère bavarois CSU) obtiendraient 39% et le parti libéral FDP 6%. Les sociaux-démocrates sont crédités de 26% et leurs alliés traditionnels de 9%. La gauche radicale Die Linke obtiendrait quant à elle 9%. Et le parti anti-euro, Alternative für Deutschland (AfD), ne passerait pas le seuil nécessaire des 5% pour être représenté au Bundestag, recueillant 4%. En additionnant les voix, la coalition actuelle de Merkel (Conservateurs et Libéraux) obtiendrait 45%, donc un point d'avance sur l'opposition (SPD, Verts et la gauche radicale), créditée de 44%. Le SPD a toutefois exclu un gouvernement avec la gauche radicale. «Le suspens persiste jusqu'à la fin. La course reste serrée entre les partis au pouvoir et ceux de l'opposition», a déclaré le patron de l'Institut de sondage Emnid, Klaus-Peter Schöppner, à Bild am Sonntag. Depuis plusieurs jours, le scénario le plus fréquemment évoqué dans les journaux est néanmoins celui d'une grande coalition entre les conservateurs de Merkel et les sociaux-démocrates. Le sondage d'Emnid a été réalisé auprès de 2 047 personnes entre samedi dernier et vendredi après-midi, précise Bild am Sonntag dans son communiqué avant parution. M. N./Agences