Photo : Slimene S.A. Le ministre de l'Industrie et de la PME, M. Benmeradi a parlé hier au Forum d'El Moudjahid de plusieurs projets de partenariat dans le domaine de la mécanique, et surtout de l'automobile qui vont se concrétiser durant cette année. Ainsi, les constructeurs automobile allemand Volkswagen et français Renault « veulent aller vite » pour le démarrage de leurs projets, a dit le ministre. Pour lui, les nouvelles conditions que porte aujourd'hui notamment le français Renault intéressent l'Algérie mais côté gouvernement, « on prend le temps d'examiner encore cette nouvelle situation ». Il faut savoir que le constructeur français avait, il y a trois à quatre ans, émis le souhait d'investir en Algérie mais les « conditions avancées n'ont pas été acceptées », ce qui a justifié le rejet de son dossier, précise M. Benmeradi. Mais depuis six mois, il y a comme une nouvelle donne puisque cet investisseur est revenu avec « de meilleures offres », ajoute-t-on. Une offre qui fait passer le niveau de production de 50.000 véhicules par an à 75.000 et la gamme de deux à quatre. Au départ, la marque française voulait seulement « ramener son logo », comme signe d'une bonne avancée, les deux parties en sont arrivées jusqu'à « un accord sur la commercialisation du produit ». Pour ce faire, le gouvernement a mis en place un comité de suivi qui mène actuellement les négociations avec le constructeur français mais aussi avec « les autres partenaires », allusion au groupe allemand Volkswagen qui lui est intéressé par l'Algérie en tant que plate-forme pour atteindre le marché africain. Malgré les conditions dites « satisfaisantes », l'Algérie ne veut pas se prononcer encore « officiellement » sur le démarrage de ces projets. En tous les cas, cela démontre, dira M. Benmeradi, que les conditions d'investissement en Algérie, et plus particulièrement sous la formule de 51-49% permettant un partage majoritaire de capital au profit de l'investisseur national ne sont pas « un élément de blocage ». UN «TAUX D'INTEGRATION PROGRESSIF» DE LA SOUS-TRAITANCE NATIONALE RECHERCHE L'Algérie essaie de négocier dans tous ses projets de partenariat avec les groupes étrangers le développement avec un « taux d'intégration progressif » de la sous-traitance nationale, ce qu'acceptent nos partenaires, reconnaît le ministre de l'Industrie. Mais malheureusement on est confronté « à un déficit en la matière ». C'est d'ailleurs pour cela que nous essayons un « programme de mise à niveau de nos entreprises », explique encore M. Benmeradi. Le programme en question porte sur un objectif de cinq ans et touchera 20.000 entreprises, incluant y compris la certification. En termes d'effort financier, une moyenne de 19,287 millions DA est consacrée à chacune d'elles. Les entreprises algériennes ont bénéficié depuis 2001 de deux dispositifs, un géré au niveau du ministère de l'Industrie et un autre au niveau de l'ex-ministère chargé de la PME. Ces deux programmes ont connu cependant « des contraintes fortes les empêchant d'atteindre des niveaux significatifs », reconnaît le ministre de l'industrie. RELANCE ECONOMIQUE : ATTEINDRE UNE CROISSANCE DE 10% EN 2020 Le ministre de l'Industrie a longuement parlé de la relance économique, précisant qu'elle devra s'appuyer en premier lieu sur le « renforcement des capacités existantes du secteur public » dont les entreprises vont être « le moteur de la croissance ». A cet effet, un programme d'investissement public de l'ordre de 450 millions DA a été retenu. Des résultats sont palpables déjà au niveau des grandes entreprises dont le groupement, comme celui de Cosider, va pouvoir prendre de grands projets. Une chose « impensable il y a quatre ans », dit-il. La réhabilitation d'un premier lot d'entreprises a déjà été entamée par les filières de ciment avec un montant de 141 milliards DA pour l'extension des capacités de production. Dans le domaine du médicament, le groupe public a vu se déployer un effort de même envergure, puisque Saïdal va construire six nouvelles unités de médicaments. La société a bénéficié du transfert des 9 sites de la société de commercialisation de médicaments, Digromed, aujourd'hui dissoute. Dans le domaine de la mécanique, outre la SNVI de Rouïba, qui va valoriser ses capacités en production de bus, avec un partenaire étranger, des projets identiques seront menés avec des Finlandais pour la moissonneuse-batteuse, alors qu'un accord similaire est en voie de finalisation pour le complexe de travaux publics de Constantine et un autre pour le complexe ferrovial de Annaba qui fera dans le montage de tramways. L'Algérie s'apprête à enregistrer un taux de croissance de 10% à l'horizon 2014 contre 5% actuellement. Le secteur industriel a enregistré une « descente aux enfers » puisque de 12% de production dans le PIB, en 1993, il est descendu à 5% en 2009, reconnaît le ministre de l'Industrie qui défend le potentiel national et sa nécessaire réhabilitation. Les investissements publics, sur budget, ont des « limites » puisque, selon les spécialistes, ils auraient dû, à ce rythme, nous permettre d'atteindre un taux de croissance de plus de 10%. Dans la nouvelle stratégie, on ne parle plus donc d'argent à injecter mais « d'accompagnement par des mesures comme les bonifications des taux d'intérêts ».