Difficile pour les représentants d'une corporation atomisée, qui n'arrive pas à se doter de structures syndicales crédibles de peser sur l'issue des négociations. Lancé en Janvier 2010, le processus de négociations des conventions de branche est assez avancé. 25 d'entre elles ont été déjà signées, prolongées dans beaucoup de cas d'accords salariaux au sein des entreprises. Seuls les journalistes tardent à voir les augmentations sur leurs fiches de paie. L'inexistence d'une représentation syndicale explique pour une large part ce retard. Qu'en pensent les intéressés, censés défendre les intérêts de la corporation? M. Kamel Amarni, secrétaire général du SNJ (syndicat national des journalistes) ne se dit pas sceptique mais réaliste. «Cette revendication d'une convention de branche pour notre profession a été inscrite par nous depuis des années». «De simples augmentations ne sauraient selon lui être satisfaisantes sans la prise en charge des autres volets». «Il faut des conditions, dit t-il, au préalabl». Il énumère la carte de presse, l'élaboration des statuts d'application du statut de journaliste. «Nous avons pu décrocher un statut en Mai 2008 mais sans ces textes, on ne peut rien attendre du processus de négociations actuel». Le SNJ n'est d'ailleurs pas partie prenante de ces rencontres. Le responsable de la FNJ (fédération nationale des journalistes) ne semble pas partager cet avis tranché. «Nous avons pris en charge le volet de la presse privée car le secteur public est du ressort de la fédération des travailleurs de l'information et de culture de l'UGTA» affirme M. Boukhamkham. «Nous avons pu aboutir à la signature d'accord avec une quinzaine d'entreprises et nous continuons à travailler dans la sérénité». «Le problème qui se pose, dit t-il, est dans les situations contrastées que présente la presse privée ». Convaincre des patrons de presse, selon le secrétaire général de la FNJA, n'est pas une sinécure. Le syndicat n'hésitera pas à saisir les pouvoirs publics qui octroient des aides à la presse pour restreindre celles-ci aux récalcitrants. De son coté, M. Telli Achour chargé du département des conflits sociaux à l'UGTA nous a indiqué que «les conventions de branches pourraient être finalisées d'ici Janvier». Le syndicat et le ministère de la communication ont déjà tenu une réunion le 13 décembre. Trois principaux dossiers ont été mis sur la table. «Il s'agit d'une augmentation des salaires de base dans les entreprises de presse. Il a tenu surtout à mettre en avant la disponibilité et l'engagement du ministère «à dégager une enveloppe conséquente destinée à la formation» ? Enfin, le troisième point est relatif à l'évolution de la carrière des journalistes du secteur public. Le ton de M. Telli est optimiste. Les pouvoirs publics ont même, selon lui, «décidé de prendre en charge les arriérés de salaires de l'entreprise IMAG». Les travailleurs du secteur de la presse entameront-ils l'année sous de bons auspices ?