Qui se souvient de la petite Chaïma de Zéralda, kidnappée et abandonnée morte au bord de la route, des deux enfants de Constantine, Haroun et Brahim, enlevés et assassinés dans des conditions atroces, ou du petit Yacine retrouvé mort au fond d'un puits ? Ces cas d'enlèvement qui ont défrayé la chronique, semant la psychose au sein des familles algériennes, ne sont qu'un échantillon de la série noire de rapts d'enfants. Ce sont pas moins de 1.000 à 1.500 enlèvements et tentatives d'enlèvement qui sont enregistrés depuis 2000 Aucune région du pays n'en a été épargnée. De kidnappings d'adultes (hommes d'affaires, commerçants....), suivis de demandes de rançons, au rapt d'enfants, les Algériens découvrent une autre forme de barbarie. Des enlèvements et des assassinats d'enfants qui renseignent sur la déliquescence et la violence de la société. Une violence accentuée par la toxicomanie et la perversion sexuelle. Des enfants assassinés ont fait l'objet d'abus sexuels de la part de leurs bourreaux. Ces monstres à visage humain, qui sans foi ni loi s'en prennent à des innocents dans les quartiers, à proximité des écoles et dans la rue, sont à l'affût de la moindre baisse de vigilance. Au point où les parents, échaudés par les cas répétitifs de rapts suivis d'assassinats, ne lâchent pas leurs enfants d'une semelle. Sur un autre chapitre, le dénouement de l'affaire du petit Amine Yarichène, retrouvé hier sain et sauf par les éléments de la gendarmerie nationale, renseigne sur l'expérience acquise par les services de sécurité dans le traitement de telles affaires. La célérité avec laquelle les éléments de la gendarmerie nationale sont parvenus à localiser la maison dans laquelle était séquestré le petit Amine en est la preuve. Alors que les parents doivent faire montre de plus de vigilance, en surveillant leurs enfants, leurs fréquentations et mouvements, les Algériens attendent du législateur une réponse implacable aux auteurs de tels crimes. Des associations réclament l'application de la peine de mort pour les auteurs d'enlèvement, d'agression sexuelle et d'assassinat d'enfants. A noter que lors d'une réunion interministérielle, tenue le 17 mars 2013, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a déclaré que l'action du gouvernement doit s'articuler autour de la sensibilisation, la prévention et le traitement judiciaire « ferme » et « rapide » contre les auteurs de ces crimes. Il s'agit également de coordonner les numéros verts (gendarmerie, police...) pour en faire un système d'alerte accessible à partir de n'importe quel support.Le Premier ministre a appelé à un « durcissement » du code pénal, quitte à le réviser. Dans ce contexte, on n'a pas écarté l'application de la peine capitale. Autant de mesures qui manifestement commencent à porter leurs fruits. Aussi, la mobilisation de la société civile a permis de sensibiliser au phénomène et surtout de dissuader d'éventuels criminels de passer à l'acte.