Photo : Slimene S.A. Le nouveau code de la route effectif depuis février 2010 n'est pas venu à bout du terrorisme routier, certes, mais a réussi à faire baisser le taux de mortalité en une année. C'est du moins ce que renseignent les chiffres rendus publics hier par M. Amar Tou, ministre des Transports, à l'occasion de la journée parlementaire sur la sécurité routière organisée à l'Assemblée populaire nationale. «Il s'agit d'un grand acquis» a-t-il déclaré d'un ton optimiste devant une nombreuse assistance composée des cadres de son département, entre autres responsables de la police, de la gendarmerie nationale et de la protection civile concernés par le suivi de ce phénomène ravageur. 1066 VIES SAUVEES EN 11 MOIS Le nombre de morts dans des accidents routiers a diminué de 1066 en 2010. Une baisse de 21.32% comparé à 2009, si l'on sait que les décès de 2009 étaient de l'ordre de 4607 et ceux de 2010 ont baissé jusqu'à 3541 pertes humaines. Le nombre de morts dans les routes par jour en 2009 était estimé à 13 et 2010 à 9. «Nous avons gagner quatre vies», s'est-il réjoui. A propos des blessés, les chiffres de Amar Tou indiquent une baisse de 20,49%, puisqu'en 2009, le nombre des blessés recensés était de l'ordre de 64.148, et en 2010 ce taux a fléchi jusqu'à 51.002 blessés. L'équivalent d'une baisse journalière de 37 blessés. Pour ce qui est du nombre d'accidents, ils ont aussi faibli de 22,23%, puisqu'en 2009, ils étaient de l'ordre de 40.814 et en 2010 de 31.740 accidents de la route. Une diminution de 9074 accidents en une année et de 25 infractions par jour. Le plus réjouissant selon le ministre Amar Tou serait l'augmentation des mesures et des amendes répressives décidées en vertu de ce nouveau texte, puisqu'en 2009, ce taux n'excédait pas les 8%, «ce qui signifie selon lui une négligence totale de la loi» et en 2010, il a atteint les 89,5%. Une augmentation de 81,5%, déclare Tou. L'équivalent de 148 milliards de centimes qui ont été encaissés par le Trésor public. Pour ce qui est des dégâts matériaux, Tou indique qu'en 2009, ils ont été évalués à 100 milliards de dinars et en 2010 à 79,25 milliards de dinars. Ce qui constitue une baisse de 20,85 milliards de dinars. Après avoir étalé les chiffres qu'il qualifie de très positifs, le ministre tient à préciser qu'il s'agit d'une journée d'étude sur la sécurité routière et non sur le retrait de permis, en guise de réponse aux députés ayant plaidé pour l'amendement de ce code de la route, notamment concernant le retrait répressif du permis de conduite. Il précisera que ce «nouveau-né» n'a qu'une année de vie, et qu'il faudrait le laisser «grandir» sur le terrain pour ensuite décider s'il faut le changer ou non. Dans ce sillage, il fera savoir que le projet de décret exécutif relatif au permis à points sera soumis prochainement au gouvernement, étant actuellement en phase d'enrichissement. ZIARI PLAIDE POUR LA REVISION DU CADRE JURIDIQUE RELATIF À LA SECURITE ROUTIÈRE Contre toute attente et contrairement aux dires du ministre, M. Abdelaziz Ziari, président de la Chambre basse, a souligné, pour sa part, dans une lettre lue par M. Messaoud Chihoub, vice-président de l'Assemblée, la nécessité «d'actualiser et réviser» le cadre juridique relatif à la sécurité routière en disant que «bien que le cadre juridique actuel relatif à la sécurité routière ait contribué dans une large mesure à réduire les pertes en vies humaines causées par les accidents de la route, son actualisation et sa révision de temps à autre sont nécessaires ». Il a expliqué que l'objectif de cette révision est de permettre une «adaptation aux évolutions et d'éviter les inconvénients et les complications révélées par l'application de ce cadre juridique sur le terrain», ajoutant que la promotion de la sécurité routière «doit être enrichie par les idées et opinions des différents acteurs chargés de son application et des citoyens qui sont tenus de respecter ses dispositions». M. Ziari a affirmé que les actions de sensibilisation sur la sécurité routière doivent être une «priorité nationale» et doivent associer, dans une «démarche globale», la famille, l'école, la mosquée et les organisations de la société civile, ainsi que les institutions de l'Etat. LE MV BLIDA PIRATE REPERE PAR LE SYSTÈME COSS : AUCUNE NEGOCIATION AVEC LES RAVISSEURS Le ministre des Transports, M. Amar Tou, a fait savoir hier, en marge d'une journée parlementaire sur la sécurité routière, qu'il n'y a pas de contacts avec les auteurs de l'acte de piraterie dont a fait l'objet, le 1er janvier, le vraquier battant pavillon algérien MV Blida. «Nous n'avons pas de contacts avec les auteurs de l'acte de piraterie, parce qu'ils ne communiquent pas», a déclaré le ministre des Transports. Et d'ajouter que «nous savons où le navire est, à tout moment, car nous avons au niveau du ministère le système COSS (un dispositif de veille pour la sûreté et la sécurité des navires) qui nous permet de situer le bateau. Nous pouvons même grâce à ce système obtenir toutes les informations sur le navire et son inscription parce qu'il est enregistré à travers le monde. Nous pouvons le faire parce que les pirates n'ont pas encore coupé le système de communication qui est à bord du navire», a-t-il encore précisé en faisant savoir que pour l'heure, aucune négociation n'a été entamée avec les ravisseurs. Interrogé, par ailleurs, sur la possibilité de payer une rançon pour sauver les 17 Algériens, le ministre se contente de dire que cette question relève des prérogatives du gouvernement algérien.