Le ministre de l'Energie, Salah Khebri, a installé, hier, les quatre nouveaux vice-présidents de Sonatrach dans les domaines de l'amont pétrolier, de l'aval, du transport et de la commercialisation. Il s'agit de Salah Mekmouche, qui sera en charge de l'activité exploration-production, Akli Remini pour l'aval, Aribi Bey Slimane pour le transport par canalisations et de Omar Maaliou pour la commercialisation. Ce sont « des enfants de la boîte », tient-on à préciser, c'est-à-dire connaissant bien le secteur et en mesure de relever « les défis de la compagnie nationale ». Il s'agit en résumé d'augmenter la production, d'élargir les réserves en hydrocarbures du pays, d'augmenter les taux de récupération des gisements, d'augmenter les capacités de raffinage aussi, et bien sûr - et surtout - d'apporter de « nouvelles pratiques managériales » et mieux maîtriser les coûts de production au sein du groupe Sonatrach. Des conditions à même de la hisser au niveau des grandes sociétés pétrolières internationales. Il s'agit juste d'une cérémonie d'installation solennelle », comme l'a précisé le PDG de Sonatrach, Amine Mazouzi puisque ces nominations ont déjà été entérinées par le président de la République. Cette cérémonie a été l'occasion aussi pour le ministre de l'Energie de donner des orientations vu les carences qui ont été relevées. Il a tenu à dénoncer le manque d'initiative, les retards dans la réalisation des projets, la régression de la production des gisements qui continue depuis 2009. Khebri a cité, de ce fait, « les problèmes que rencontrent les partenaires » de Sonatrach, surtout pour les gisements détenus en association. Ces compagnies nous reprochent souvent « un manque de réactivité », dit-il. Pourtant, « les projets de 2020 se décident aujourd'hui », a-t-il martelé comme pour mieux sensibiliser les gestionnaires de Sonatrach. Pour le ministre de l'Energie, il est clair qu'on accuse aujourd'hui « des retards dans tous les projets » et « c'est inadmissible », dit-il. Dans l'esprit de Khebri, si la question des prix - et donc la baisse des recettes - est « un facteur exogène que l'on ne peut maîtriser », on aurait pu cependant « compenser la situation par un surcroît de production ». Ce qui le dérange le plus c'est que « plusieurs découvertes ont été réalisées mais n'ont pu entrer en production ». Khebri s'est néanmoins montré optimiste. « Les nouveaux gestionnaires en sont conscients » et « permettront du coup à Sonatrach de pouvoir réaliser, à partir de 2016, les objectifs qui sont tracés dans son programme quinquennal », a-t-il souligné. En attendant, il faut que la compagnie « revoie ses méthodes de management » dit-il, exigeant plus d'implication dans le contrôle, de la part des organes sociaux de l'entreprise (conseil d'administration). Quant aux cadres, ceux-ci devront prendre leurs responsabilités et « rendre des comptes annuellement sur la réalisation des objectifs tracés », conclut-il. A une question des journalistes sur les contentieux de Sonatrach avec certaines compagnies internationales, comme l'italienne Saipem qui a décidé de recourir à l'arbitrage, Khebri a rétorqué que celle-ci a un dossier et nous « nous avons le nôtre. Le recours à l'arbitrage ne signifie pas qu'on a forcément raison », précise-t-il.