La situation était redevenue normale hier matin dans les communes de l'ouest d'Alger. Les citoyens vaquaient à leurs occupations quotidiennes et rien ne laissait apparaître que de violentes émeutes ont éclaté dans cette partie de la capitale. Les rues ont retrouvé leur aspect quotidien après avoir été nettoyées, les agents de Net Com et les remorques de ERMA ont tout balayé à leur passage. Toutefois, quelques stigmates des actes de violences commis par des jeunes en furie restent visibles. Dans le quartier populaire de Bab El-Oued où des affrontements ont opposé jeudi soir des groupes de jeunes à des policiers qui ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser et contenir les groupuscules des manifestants, les show-room des concessionnaires Renault, Geely et JAC situés à la place Triolet, ont tous été dégradés. Renault a subi le plus gros des préjudices avec des locaux et des voitures incendiés. La fumée a noirci la devanture du local situé au bas d'un immeuble de trois étages. Deux carcasses de voiture calcinées jonchent le trottoir. Un peu plus loin à proximité de l'hôpital Lamine Debaghine (ex-Maillot), une voiture de marque Golf totalement brûlée est soulevée par une remorque. Le siège de l'opérateur public de téléphonie mobile Mobilis situé aux Trois horloges n'a pas échappé à la furie : le rideau a été saccagé et l'intérieur dévasté. La devanture de la salle de cinéma Atlas a été incendiée et sur la chaussée des traces des pneus brûlés. Un peu partout dans les communes de l'ouest d'Alger, la nuit a été chaude et les résultats de ce déferlement de colère sont visibles. Au niveau de la commune de Rais Hamidou (ex-La Pointe), une remorque de l'Entreprise d'éclairage ERMA s'active à enlever les poteaux électriques et ceux destinés à l'installation des caméras de surveillance. Alors qu'à Hammamet, les jeunes se sont pris aux abris-bus, aux panneaux publicitaires et aux cabines téléphoniques dont les bris de verre jonchent le sol.Tout au long de cet itinéraire, les forces de l'ordre ont renforcé leur présence, notamment à l'entrée des quartiers émaillés la veille par les émeutes dans la crainte d'éventuelles reprises des manifestations.