Trente et un députés du parti au pouvoir, Nidaa Tounes, ont déposé, lundi dernier auprès du bureau d'ordre de l'Assemblée des représentants du peuple et de leur propre bloc, leur démission du groupe parlementaire de leur parti, a rapporté l'agence de presse TAP. Affaibli par le départ de Béji Caïd Essebsi, 88 ans, premier président démocratiquement élu de Tunisie, Nidaa Tounes, qui occupe 86 sièges au Parlement, est miné depuis des mois par une « bataille de succession » opposant principalement son secrétaire général, Mohsen Marzouk, et le fils du chef de l'Etat, Hafedh Caïd Essebsi. « Nous sommes contraints de démissionner du bloc parlementaire comme un premier pas dans notre défense de la démocratie et de la crédibilité du travail parlementaire », a expliqué à la presse la députée Hajer Laâroussi. Et « malgré cette décision et la complexité de la situation », les 31 députés tendent encore la main « pour le dialogue et les réformes », affirment-ils dans un communiqué. Les démissionnaires continueront dans leur rôle de député « pour défendre le projet de Nidaa Tounes et pour soutenir le gouvernement », a indiqué, de son côté, la députée Bochra Belhaj Hmida. L'animosité entre les clans de Mohsen Marzouk et de Hafedh Caïd Essebsi est montée d'un cran fin octobre avec des accusations de violence lors d'une réunion du bureau exécutif. Cette crise menace de parasiter l'action du gouvernement de Habib Essid, un indépendant dont l'action est déjà contestée, sur fond de déprime économique.