« Les nations du monde doivent s'unir pour vaincre les groupes terroristes, pour traduire les auteurs d'attentats en justice et pour briser le cercle vicieux de la radicalisation » déclare le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. C'était lors d'un débat sur « la sécurité, le développement et les causes profondes des conflits » organisé mardi dernier par le Conseil de sécurité. Selon M. Ban qui a déploré vivement « que la réponse de l'ONU ne soit pas encore adaptée à ces réalités et que son action n'intègre pas encore de manière satisfaisante les trois piliers essentiels que sont la paix, le développement et les droits de l'homme », les conflits actuels et l'extrémisme violent prennent souvent leur source dans « l'exclusion, l'inégalité, la mauvaise gestion des ressources naturelles, la corruption, l'oppression, la mauvaise gouvernance, ainsi que la frustration et l'aliénation qui accompagnent l'absence d'emplois et de perspectives ». « En conséquence, dit-il, l'ONU et ses Etats membres devaient faire davantage d'efforts de prévention, mettre l'accent sur les droits de l'homme, renforcer la cohérence entre tous les acteurs onusiens et organiser un financement adéquat de leurs efforts ». Notant que la prévention exige le recours à une diplomatie préventive et aux bons offices, M. Ban a souligné qu'elle nécessitait aussi que le programme de développement durable à l'horizon 2030, adopté par les Etats membres en septembre, prenne une place plus importante dans les stratégies. « Nous devons aussi faire preuve d'audace quand c'est nécessaire » dit-il, « par exemple en reconstruisant la Syrie et en soutenant les pays qui accueillent généreusement de nombreux réfugiés, notamment la Jordanie, le Liban et la Turquie ». « Les appels à l'organisation d'un plan de redressement de la région - peut-être comparable au plan Marshall - se multiplient » a-t-il noté, invitant les participants à « prendre cette idée en considération le jour venu » en espérant qu'il vienne « bientôt ». « Aucune revendication, aucune cause ne saurait justifier une telle violence » déclare, juste après avoir signé le livre de condoléances à la Mission permanente de la France auprès des Nations unies, le secrétaire général de l'ONU annonçant qu'il présentera sous peu aux Etats membres des Nations unies un « plan d'action pour combattre le terrorisme et l'extrémisme violent ». Ce plan, qui s'articulera sur l'union et la solidarité, ambitionne de vaincre les groupes terroristes, de traduire les auteurs d'attentats en justice et de briser le cercle vicieux de la radicalisation.