Le Conseil de sécurité a adopté, vendredi dernier, à l'unanimité, un projet de résolution présenté par la France, incitant la communauté internationale à intensifier la lutte contre Daech et Al Qaïda présentés comme une « menace mondiale et sans précédent contre la paix et la sécurité internationales ». Ce texte, présenté une semaine après les attentats de Paris et l'assaut de Saint-Denis, autorise les Etats à « prendre toutes les mesures nécessaires » pour combattre cette « secte de la mort » et inciter ceux qui en sont capables de « prendre toutes les mesures nécessaires, en conformité avec les lois internationales, et en particulier avec la Charte de l'ONU (...) sur le territoire contrôlé par Daech en Syrie et en Irak », conformément à l'article 51 de la Charte des Nations unies qui donne le droit à un Etat à se défendre contre une attaque. « Il importe maintenant que tous les Etats s'engagent concrètement dans ce combat, qu'il s'agisse de l'action militaire, de la recherche de solutions politiques, ou de la lutte contre le financement du terrorisme », déclare Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, invitant les pays à « redoubler d'efforts et à coordonner leurs initiatives afin de prévenir et stopper les actes terroristes ». Vitali Tchourkine, son collègue russe, nuance l'optimisme de Fabius. Ce texte, qui ne donne pas une autorisation pour agir militairement contre Daech et qui n'invoque pas l'article 7 de la Charte de l'ONU qui prévoit l'emploi de la force, n'est, rappelle le Russe, qu'« un appel politique ». La résolution, qui a condamné les attentats de Paris et ceux menés depuis début octobre par l'organisation terroriste à Sousse (Tunisie), à Ankara (Turquie), Beyrouth (Liban) et au-dessus de l'Egypte contre un avion russe, invite tous les pays à « intensifier leurs efforts » pour empêcher leurs citoyens de s'enrôler dans les rangs de Daech et tarir le financement des différents groupes extrémistes. Elle prévoit aussi des sanctions contre les dirigeants et soutiens de ces groupes terroristes inféodés à Daech ou Al-Qaïda.