Les arts citadins en Algérie sont l'activité des femmes des villes du littoral qui ont depuis toujours jusqu'à notre époque été habiles dans ce qu'on appelle les arts citadins à savoir broderies et dentelles. Le travail de la laine est l'ouvrage réalisé par les femmes des agglomérations à caractère rural à l'exemple de Tlemcen, Mascara, El Kala et le M'zab. Les diverses broderies au fil de soie, mêlé ou pas de fils d'or ou d'argent se divisent en deux groupes de broderies. «Les algéroises» riches en techniques et décorations et les broderies de Annaba et Constantine sont des broderies en lamé d'or et d'argent sur fond de tulle et de la soie légère. A l'ouest du pays les travaux d'aiguille sont moins recherchés et se réduisent presque à une broderie de soie ou de coton sur tulle, rehaussée de paillettes en métal. Dans l'extrême sud algérien plus précisément dans la vallée du M'zab, existe une broderie originale. Multicolore avec des teintes dominantes comme le jaune, le vert sur fond noir, cette broderie est réalisée comme ornement sur des châles. Les broderies algéroises par leur variété et la recherche délicate de leur coloris et dessin sont considérées par les amateurs «comme une manifestation des plus parfaites» de l'art algérien du XVIIIe siècle. Dénommé art exquis, la broderie algéroise est effectuée sur des bonnets de bains, des écharpes, des stores de fenêtre ou d'embrasures de portes des antiques douérates. Sur soie, taffetas ou autre textile recherché, la broderie algéroise témoigne d'un art somptueux d'une société algéroise au XVIIIe siècle.