« L'outarde houbara et la gazelle sont deux espèces en voie de disparition malgré qu'elles soient protégées par la réglementation en vigueur », a souligné Ahmed Boudiba, directeur du bureau de la Conservation des forêts de Biskra. « Sur le terrain, des patrouilles sont effectuées par une brigade spécialisée de la police, de manière régulière, pour surveiller les forêts et arrêter les gens en cas de braconnage », précise-t-il. Mais il reconnaît que la chasse de la gazelle et de l'outarde à outrance, pour notamment leurs vertus soi-disant aphrodisiaques, rend la tâche difficile. L'outarde est un oiseau qui vit et se multiplie dans les zones steppiques des wilayas de Tébessa, Khenchela, Biskra, Laghouat, Djelfa, El Bayadh, Naâma et dans le Grand-Sud, Tindouf notamment. Les initiatives menées en collaboration avec des pays arabes, dans un passé récent, pour la création de réserves naturelles destinées à la préservation de cet oiseau n'ont toujours pas abouti. « Des délégations de l'Arabie saoudite et du Qatar ont fait plusieurs déplacements à Biskra dans le cadre du projet de création de deux réserves naturelles. Elles ont inspecté les lieux et même choisi le terrain, à Sidi Khaled, où vont être implantés les projets. Le but est de permettre à cette espèce de se multiplier. Mais les projets sont encore au stade de l'étude », indique Ahmed Boudiba. La gazelle, elle aussi, est fortement menacée par une chasse systématique. Aujourd'hui, elle ne peut être aperçue en nombre que dans les forêts situées à l'est d'Ouled Djellal, dans la wilaya de Biskra. Côté flore, c'est le pistachier de l'Atlas qui est menacé de disparition. « Nous avons effectué une expérience pour la préservation de cette arbuste dans la daïra d'El Kantara. Cela s'est fait chez un agriculteur que nous avons accompagné en assurant le suivi technique de l'opération. Cela a été une réussite », affirme le directeur du bureau de la Conservation des forêts de Biskra. En Algérie, plusieurs projets de préservation des espèces animales et végétales ont été inscrits, ils n'ont été malheureusement pas retenus, faute de fonds. « La priorité nationale voire mondiale est la lutte contre la désertification, qui constitue une véritable une menace pour le pays. Nous avons fait plusieurs opérations qui entrent dans le cadre de notre travail quotidien pour arrêter l'avancée du sable », note Boudiba. Outre les moyens de lutte mécanique, le reboisement massif et l'utilisation de la ressource hydrique pour préserver le tissu vert, plusieurs actions sont menées sur le territoire de Biskra à travers la mise en place de ceintures vertes, l'aménagement des pistes et les corrections torrentielles. La superficie forestière de Biskra est estimée à 40 000 ha. Cinq forêts, Doula Beni M'loulmazlef (APC Mziraâ), Ahmer Khada (APC de Mchounech), Djebal Oussa (Aïn Zaâtout) et la forêt de Krouchen (El Kantara) ont été aménagées et bénéficient d'opérations entrant dans le cadre de la préservation du patrimoine animalier et végétal. Outre les pins, le genévrier de Phénicie (araâr ) et le chêne, ces forêts abritent des espèces comme la perdrix (hadjla) et la gazelle. La Direction des forêts contribue au développement rural à travers des actions visant la modernisation et le développement des villages, la diversification des activités économiques dans le milieu rural, la protection et la valorisation des ressources naturelles, la valorisation et la protection des richesses agricoles matérielles et immatérielles. « Nous travaillons pour les agriculteurs en procédant à l'aménagement des sources d'eau pour le bétail, la fixation des rives des oueds pour protéger les terres agricoles des inondations, la plantation d'oliviers pour la conservation du sol, l'installation de panneaux solaires dans les zones rurales au profit des agriculteurs, en plus de la réalisation des forages », précise Boudiba.