Le forum d'El Moudjahid a abrité, hier, une conférence sur la riposte nationale pour la lutte contre le sida. Cette rencontre a été animée par Fatma-Zohra Zmit, infectiologue à l'hôpital d'El-Kettar (Alger), et Ahcène Boufenissa, président de l'association Solidarité AIDS. D'emblée, le docteur Zmit a fait savoir que notre pays enregistre une prévalence très faible de cette maladie. A l'heure actuelle, 1.632 cas de sida ont été enregistrés, avec 7.974 séropositifs, selon les statistiques de l'Institut Pasteur d'Algérie. En 2015, 101 nouveaux cas ont été recensés. Le docteur Zemit a précisé que « la contamination est autochtone ». Toutefois, les progrès réalisés dans la prise en charge de cette pathologie font d'elle une maladie chronique au même titre que le diabète et l'hypertension. Pour les pouvoirs publics, la stratégie préconisée de lutte contre le sida d'ici à 2030 est d'arriver à zéro infection. « C'est tout à fait possible », selon le Dr Zmit, « à condition que le dépistage et la prévention soient généralisés », précise-t-il. Reconnaissant que le nombre de séropositifs ne reflète pas la réalité, le Dr Zmit met en exergue l'absence de culture de dépistage car le sida est toujours considéré comme une maladie honteuse transmissible par le sexe. Elle a battu en brèche cette assertion en expliquant qu'on peut attraper le sida chez le coiffeur, le dentiste, par une seringue infectée et par un rapport sexuel non protégé. Pour Ahcène Boufenissa, la prise en charge des malades est correcte pour plusieurs raisons. Il cite en premier l'installation du comité national regroupant plusieurs ministères pour un meilleur plan d'action et une meilleure visibilité de la prise en charge des malades. Reste la prise en charge psychologique qui doit être l'affaire de tous, selon lui. « La stigmatisation du malade doit être bannie », soutient le docteur Zmit.