Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exhorté, jeudi dernier, les pays riches à tenir leur promesse de financer les efforts des pays en développement pour s'adapter au réchauffement de la planète. Les pays riches avaient promis en 2009 d'augmenter leurs aides pour arriver en 2020 à 100 milliards de dollars par an. Selon un rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le total s'est élevé à 62 milliards en 2014. Cette question de financement est l'une des principales pierres d'achoppement des négociations sur le climat qui se tiennent à Paris jusqu'au 11 décembre. Dans ce contexte, les pays en développement ont mis en garde contre l'échec de ces négociations si les pays riches ne s'engageaient pas sur des financements pour lutter contre le réchauffement de la planète. Ils réclament des fonds pour payer leur transition vers les énergies vertes, pour s'adapter aux conséquences des changements climatiques (digues, alerte météo...), et pour compenser les dommages subis. Un nouveau rapport, rendu public, hier, met en valeur des moyens novateurs et mécanismes à même de débloquer des investissements dans des infrastructures intelligentes dans les villes. Ce rapport, publié par Cities Climate Finance Leadership Alliance (CCFLA), à l'initiative du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, identifie les moyens pour booster l'investissement dans les faibles émissions de gaz à effet de serre, dans les infrastructures résilientes aux changements climatiques dans les villes, en vue de combler l'écart d'investissement dans les zones urbaines au cours des quinze prochaines années Le document de la CCFLA, une coalition de plus de 40 banques, des gouvernements et des organisations de la société civile, propose cinq recommandations « transformatrices » et « novatrices ». Les Etats, dans ce contexte, doivent renforcer, recommande le document, les dispositifs aidant les villes à élaborer des projets d'action pour le climat, et encourager les IDE à travers les institutions financières locales, habilitées à aider financièrement les villes dans des infrastructures climat-smart. Par ailleurs, le rapport met en évidence les obstacles auxquels de nombreuses villes sont confrontées dans leur quête d'obtenir le financement dont elles ont besoin. Il cite l'incertitude sur les politiques réglementaires et fiscales, le manque d'expertise dans le développement du projet, le manque de contrôle sur la planification des infrastructures, les coûts de transaction élevés et le manque de modèles de financement dont fait preuve la ville. Les délégués de 195 pays doivent remettre, aujourd'hui, un projet de texte d'accord avant de passer le relais à leurs ministres pour la suite des tractations. Des maires se solidarisent Parallèlement à la COP21, un millier de maires, dont ceux de Rio de Janeiro, Dakar, Séoul ou Istanbul, et d'élus locaux ont été invités à la mairie de Paris pour ce sommet, coprésidé par Anne Hidalgo, maire de Paris, et Michael Bloomberg, ancien maire de New York et envoyé spécial de l'ONU pour les villes et les changements climatiques. Ce dernier va prendre la tête d'un groupe d'experts chargé d'évaluer les risques financiers liés au climat pour les entreprises et investisseurs. Cette « task force » vise à « fournir des informations aux banques, assureurs, investisseurs et actionnaires ». Cette « task force » sera composée au départ de 10 personnes qui ,d'ici à mars 2016, détailleront ses objectifs précis. Elle pourra à terme regrouper jusqu'à 30 personnes qui fourniront leurs recommandations d'ici à la fin 2016.