Tout comme les produits fabriqués dans les colonies israéliennes et devant porter la mention « made in Palestine », les produits des territoires sahraouis occupés doivent être importés par l'UE en fonction de leur provenance, à savoir les territoires sahraouis occupés. C'est dans ce cadre que le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati, a appelé, hier, l'Union européenne à « faire preuve de cohérence » et à demander à ses 28 Etats membres de mettre en œuvre l'étiquetage des produits agricoles et industriels, dits frauduleusement « marocains », provenant du Sahara occidental occupé et vendus sur le marché européen. Aux yeux du responsable sahraoui, « l'UE, qui soutient les efforts de l'ONU pour parvenir à une solution juste et durable du conflit au Sahara occidental occupé, prévoyant l'autodétermination du peuple sahraoui, doit faire preuve de cohérence ». Alors que le droit international « souligne clairement la nécessité qu'il y ait consultation et accord du peuple sahraoui pour toute activité concernant les ressources naturelles », indique Sidati, « le pillage par les compagnies étrangères et au bénéfice du Maroc des richesses naturelles se poursuit sans que les Sahraouis ne soient jamais consultés ». L'UE, qui veille à ce que les produits provenant des territoires palestiniens occupés portent le label palestinien, doit faire de même concernant les produits des territoires sahraouis occupés. L'UE doit demander une traçabilité des produits et même « exiger » que les produits en provenance du Sahara occidental soient identifiés et reconnus. A noter que des eurodéputés exigent que des mesures similaires soient prises et appliquées aux fruits et légumes produits au Sahara occidental occupé. « Une tomate sortie des serres de Dakhla devrait donc être étiquetée « tomate du Sahara occidental, colonisé par le Maroc », a insisté l'eurodéputé, José Bové. Par ailleurs, le Parlement néerlandais a approuvé récemment une proposition demandant au gouvernement d'étiqueter les produits agricoles et industriels provenant du Sahara occidental occupé, vendus sur le marché local sous le label frauduleux « fabriqués au Maroc ». Idem pour le gouvernement suédois qui affirme, pour sa part et à plus d'une occasion, que les produits du Sahara occidental ne peuvent pas entrer dans le marché de l'UE étiquetés comme provenant du Maroc, une position partagée avec les pays de l'AELE (Association européenne de libre-échange) qui n'appliquent pas l'accord de libre-échange avec le Maroc au Sahara occidental. Par ailleurs, alors que les Etats-Unis ont carrément exclu le Sahara occidental de leur coopération de libre-échange avec le Maroc, d'autres pays européens comme la Suisse ont modifié la déclaration de provenance de leurs melons et tomates en indiquant comme origine le Sahara occidental et non plus Maroc. Autant d'initiatives qui plaident pour une éventuelle adaptation des étiquetages en fonction de leur lieu d'origine.