Depuis les attentats de Paris, les services de sécurité, à travers le Vieux continent, traquent sans répit les réseaux jihadistes. La police nationale espagnole a ainsi arrêté, hier, un homme et une femme soupçonnés de recruter des candidats au jihad et d'avoir lancé des menaces contre l'Espagne et la France, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Les deux personnes, de nationalité marocaine, résidaient légalement en Espagne. Elles « avaient rendu publique leur allégeance à l'organisation terroriste Daech et à son dirigeant », indique le ministère de l'Intérieur. « Ils ont lancé des menaces de mort au nom de Daech contre l'Espagne comme la France et d'autres groupes religieux, incitant à commettre des attentats terroristes contre tous ceux ne professant pas leur idéologie », précise le communiqué. Les autorités espagnoles reprochent à ces personnes de se consacrer aussi « au recrutement, à l'endoctrinement et à l'enrôlement de nouveaux adeptes en faveur de la cause jihadiste et d'être en contact permanent avec d'autres membres actifs en Syrie ». Le procédé paraît classique. Du matériel multimédia pour l'utilisation et la manipulation d'engins explosifs et d'armes a été distribué. Cela semble s'inscrire dans la stratégie de Daech de « favoriser l'incorporation de nouveaux militants à distance » estiment les autorités espagnoles. Cette opération porte à 100 le nombre de jihadistes présumés arrêtés en 2015 et 175 depuis fin 2011 dans le royaume ibérique. L'Espagne est en état d'alerte antiterroriste renforcée - niveau 4 sur 5 - depuis le mois de juin. Par ailleurs, les ministres de l'Intérieur de France et d'Allemagne se sont dits « fermement convaincus » que les flux de migrants arrivant en Europe « doivent être réduits », dans une lettre commune à la Commission européenne. » Nous rejetons très fermement toute confusion entre terroristes et migrants », estiment Bernard Cazeneuve et Thomas de Maizière dans cette lettre datée du 3 décembre. Ils appellent aussi à « trouver une réponse commune à la crise des réfugiés » et plaident pour un « renforcement substantiel » du rôle et des opérations de Frontex, l'agence européenne de coordination de la surveillance des frontières. Enfin, des images associées au groupe jihadiste Daech et aux récents attentats à Paris ont été trouvées sur le téléphone portable de l'homme accusé d'avoir blessé deux personnes au couteau, samedi, dans le métro londonien, a indiqué le parquet britannique.