Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, s'est entretenu, hier, à Moscou, avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, et le président Vladimir Poutine, sur les possibilités de transition en Syrie. A la veille de la tenue, vendredi prochain, de la réunion internationale à New York, la diplomatie semble reprendre ses droits pour mettre un terme à la guerre civile qui ravage la Syrie depuis 2011. Washington compte sur le Kremlin pour amener le président syrien Bachar al-Assad à la table des négociations. John Kerry, arrivé dans la nuit dans la capitale russe, avait participé, la veille, à Paris, à une réunion en présence d'une dizaine de pays occidentaux et arabes. Washington et Moscou doivent décider de l'organisation, très probable mais pas encore confirmée, d'une nouvelle réunion internationale le 18 décembre à New York entre pays soutenant l'opposition syrienne et ceux qui appuient le régime Assad. « Il est bénéfique pour le monde entier lorsque de puissantes nations avec une longue histoire commune ont la capacité de trouver un accord. J'espère qu'aujourd'hui, nous serons capables de trouver un terrain d'entente », a déclaré Kerry, selon des propos retransmis à la télévision russe. La conférence de New York s'inscrit dans le processus dit de Vienne, par lequel 17 pays, y compris la Russie et l'Iran, se sont mis d'accord le 14 novembre dernier sur une feuille de route politique pour la Syrie. Elle prévoit une rencontre, en janvier 2016, entre représentants de l'opposition et du régime, un gouvernement de transition dans les six mois, et des élections dans les 18 mois. A Paris, Kerry s'était entretenu avec ses homologues qatari et jordanien. Amman est chargé de dresser une liste des groupes terroristes qui devraient être exclus du processus de négociations. Les ministres ont également fait le point dans la capitale française sur la réunion de Riyad réunissant l'opposition syrienne. Ils ont donné leur accord à des négociations avec le régime de Damas tout en exigeant le départ du chef de l'Etat. De nombreuses inconnues subsistent toutefois sur la participation au processus du groupe salafiste Ahrar al-Sham. Une délégation d'une quinzaine d'opposants pourrait être désignée au début de la semaine prochaine et mandatée pour négocier avec le régime. Mais celui-ci n'a pour le moment pas manifesté de signes d'ouverture. Les soutiens internationaux de l'opposition espèrent que les alliés du président Assad, Moscou et Téhéran, feront pression pour qu'il accepte de s'engager dans ce processus.