L'ensemble féminin de musique andalouse, riche de vingt-quatre musiciennes, s'est distingué, en emmenant les convives dans un voyage initiatique, découvrant la musique andalouse des quatre coins du pays. Les talentueuses musiciennes, habillées toutes de tenues traditionnelles scintillantes, représentant les trois écoles, Alger, Tlemcen et Constantine, ont donné la pleine mesure de leur talent. Elles ont durant quarante minutes, évolué seules, sans chef d'orchestre. L'orchestre commence par un prélude instrumental dans le mode mezmoum, suivi d'une touchia. La chanteuse Lamia Maâdini a investi ensuite la scène sous un tonnerre d'applaudissements. Sapée d'un saroual medouar rouge, rehaussée d'une petite veste cintrée en dentelle de calais blanc cassé avec un éventail rouge à la main, la chanteuse salue son public. Si habituellement, elle adopte la position assise avec son instrument posé sur les genoux, pour les besoins de cette soirée, elle est debout face au pupitre. A l'allure d'une grande diva avec sa couronne soigneusement, posée sur sa tête, elle se lance dans une interprétation des plus envoûtantes. De sa voix cristalline, la soliste entre de plain-pied dans la nouba avec le premier mouvement El Mesder « Mata nastarihou », suivi par un betaihi « Zarani el mellih wahdou ». L'enchaînement se fait avec quelques morceaux de l'Ecole de Tlemcen avec un derdj « Allah ma asrab el rahil ». Poursuite du programme avec un derdj algérois « Y a Allah y a nesmet el chamel nedhoul » et d'une valse constantinoise « Hassibouka Allah ayni ».Le répertoire se termine par une série de khlassat. Les youyous et les applaudissements sont de mise dans ce genre de soirée. Quelques personnes n'hésitent pas à entamer quelques pas de danse. A la fin du spectacle, Lamia Maâdini s'est vue octroyer par le commissaire du festival et le directeur de la maison de la culture de Blida, le trophée du festival ainsi qu'un bouquet de fleurs, en signe de reconnaissance de son talent. Rythmes d'Irak L'ensemble irakien Angham El Rafideyn est ensuite intervenu en quatuor d'anciens musiciens avec Taha Gharib au djoza, dirigeant ses quatre compatriotes Sabah Hachem au sentor, au riq (petit tar ou tambourin) à El Khchabia (petite percussion à deux tambours séparés) et à la derbouka. L'ensemble a présenté un répertoire traditionnel. Les pièces, « Oundour ilaya » dans le mode nahaouend, chanson rurale dans le maqam bayati, et une présentation des différents rythmes irakiens, ont été exécutées par les percussionnistes de la troupe. L'association des beaux-arts d'Alger, dernière à se produire, s'est présentée avec une vingtaine de musiciens dont plus d'un tiers de femmes., les instrumentistes de l'ensemble algérois issu de l'ancienne Société des beaux-arts fondée en 1856, ont présenté « Noubet H'çin » dans ses différentes variations rythmiques. Parmi les instrumentistes de l'association des beaux-arts d'Alger, dont le chef d'orchestre a fait l'éloge, Yasmine Sefsaf, musicienne non-voyante, jouant au luth rayonnante dans sa tenue traditionnelle. Le public, prenant du plaisir à suivre, a eu du bon répondant en réagissant avec des applaudissement et des youyous. Auparavant, le commissaire du Festivalgérie a donné lecture à l'allocution inaugurale de l'évènement au nom du ministre de la Culture. Douze pays prennent part à la manifestation qui se poursuivra jusqu'au 26 décembre.