Environ 4.000 personnes, terroristes et civils, devaient évacuer, hier, trois quartiers du sud de la capitale syrienne, au lendemain de la mort d'un chef rebelle dans un raid aérien revendiqué par l'armée. Ce départ doit avoir lieu en vertu d'un accord inédit du régime et des représentants de la population locale, sur le départ des terroristes de Daech et du Front Al-Nosra et de civils, du camp des réfugiés palestiniens de Yarmouk et des quartiers voisins de Qadam et de Hajar Al-Aswad. Ces trois quartiers connaissent une profonde dégradation des conditions de vie. Il s'agit du premier accord de ce genre impliquant Daech. L'initiative intervient alors qu'un raid aérien, revendiqué par l'armée, a tué, vendredi dernier, Zahrane Allouche, le chef de Jaich Al-Islam, principal groupe rebelle de la région de Damas. Sa disparition survient au moment où l'armée syrienne a lancé une très grande opération contre son fief sur le flanc est de la capitale. Plusieurs dizaines de dirigeants et des gardes du corps ont été tués, dont 12 de Jaich Al-Islam et sept d'Ahrar Al-Cham, un autre groupe rebelle important, selon la même source. La mort d'Allouche porte un coup sévère à l'insurrection. Jaich Al-Islam contrôlait la plus grande partie de la banlieue est de la capitale régulièrement bombardée par les forces gouvernementales et l'aviation russe. Le mouvement avait assisté à Riyad à une réunion des principaux groupes de l'opposition. Les participants avaient annoncé, le 10 décembre, leur accord pour des négociations avec Damas, mais exigé le départ du président Bachar Al-Assad avec le début d'une éventuelle période de transition. Pour l'expert Aron Lund, sa mort « pourrait affecter le processus de paix en déstabilisant Jaich Al-Islam et en l'affaiblissant ». « Les négociations avaient besoin de l'implication d'extrémistes comme Zahrane Allouche pour leur donner de la crédibilité », a-t-il ajouté. Selon lui, « au sein de la rébellion syrienne, Zahrane Allouche a été l'un des rares à réussir à centraliser le pouvoir. Sa mort pourrait entraîner sa dislocation étant donné que la faction centrale était Jaich Al-Islam, qu'il a créée et dirigée d'une poigne de fer et qui inclut plusieurs membres de sa famille et des gens de sa ville natale de Douma ».