Etudiants, collégiens employés ont réinvesti les quais. Avec la fin des vacances scolaires et universitaires, certains ont poussé un ouf de soulagement, car rien que pour la banlieue d'Alger, 80.000 personnes empruntent quotidiennement le train. N'empêche, les cheminots ne regrettent pas ces jours de contestation. La mort de leur collègue, un aide-mécanicien, mardi dernier, dans un accident entre un train de voyageurs et un camion transportant du sable au niveau d'un passage à niveau non gardé à la sortie de la gare d'Akbou, dans la wilaya de Bejaïa, est la goutte qui a fait déborder le vase. En outre, ils signalent que plusieurs de leurs camarades ont trouvé la mort dans les mêmes circonstances. Rien que durant l'année écoulée, pas moins d'une quinzaine d'employés sont décédés. « La question de la signalisation relève de plusieurs secteurs », a relevé un responsable à la gare d'Agha. « C'est l'affaire de tous puisqu'un accident avec un train est considéré comme un problème de circulation routière », a-t-il précisé. Selon lui, les autorités locales et la Direction des travaux publics (DTP) doivent mettre en place des ralentisseurs près des passages à niveau ou une signalisation bien en vue pour éviter les dangers sachant qu'à la vitesse de 80 km/h, un train ne peut commencer à décélérer pour s'arrêter que 900 m avant. Reste que ce moyen de transport est privilégié par les citoyens. « Rien que dans la banlieue d'Alger, 80.000 voyageurs empruntent le train quotidiennement », a signalé ce responsable. Suite au décès d'un contrôleur il y a trois semaines à Sidi Bel-Abbès et d'un aide-mécanicien mardi dernier à Bejaïa, la direction générale de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) et le ministère des Transports ont pris une série de mesures pour supprimer les passages à niveau. A cet effet, des études ont été réalisées pour des passages dénivelés. Aussi, il est prévu des voies ferrées ne croisant pas la route. Sur un autre plan, des journées de sensibilisation ainsi que des journées portes ouvertes sont programmées pour sensibiliser les chauffeurs au respect de la signalisation des passages à niveau, au nombre de 1.500 sur 4.000 km de voie ferrée, sans compter les passages à niveau illégaux. Selon le responsable à la gare d'Agha, ces derniers sont mis en place par les P/APC pour faire passer les tracteurs ou du bétail « au péril de la vie des employés de la SNTF et des voyageurs ».