Le départ du président Zine El Abidine Ben Ali de la Tunisie n'a pas manqué de susciter des réactions dans le monde, du côté des instituions officielles comme du côté des populations. Tout en soutenant le peuple tunisien dans ses revendications démocratiques, les Orientaux et les Occidentaux condamnent la violence contre les citoyens, appellent au calme et à une transition pacifique en Tunisie. La Ligue arabe, notamment, appelle toutes les forces politiques tunisiennes, représentant la société civile et les officiels, à s'unir pour le bien du peuple et à parvenir à un consensus national. Toujours du côté arabe, seuls le Qatar, l'Arabie Saoudite, la Libye et l'Egypte ont réagi après le départ du président tunisien. En effet, l'Arabie Saoudite qui a accueilli le président déchu sur son sol, affirme soutenir totalement le peuple tunisien tandis que le Qatar et l'Egypte ont exprimé leur respect pour le choix de ce peuple en s'engageant à maintenir ses relations avec lui. De la Libye, Mouammar Kadhafi qui aurait reçu hier un appel téléphonique de Zine el Abidine, devait s'adresser dans la même journée au peuple tunisien. Pour leur part, Union européenne et l'ONU se sont prononcées en faveur de la démocratie. «Nous voulons exprimer notre soutien aux Tunisiens et notre reconnaissance de leurs aspirations démocratiques auxquelles on devrait répondre d'une manière pacifique», a déclaré le chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton. Quant au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, il a exhorté la Tunisie au respect de la liberté d'expression et a pressé toutes les parties concernées à chercher des solutions pacifiques et légales pour répondre aux revendications du peuple. Idem pour les USA qui prient le gouvernement à respecter les droits de l'Homme et à organiser, dans un proche avenir, des élections libres et justes. Par ailleurs, dans le même sillage, Barack Obama a relevé les défaillance du gouvernement Ben Ali en matière de droits de l'Homme tout en reconnaissant, toutefois, les efforts fournis par l'ancien président dans la lutte contre le terrorisme. La France qui avait signifié officiellement son refus d'accueillir Ben Ali sur son sol, affirme avoir un soutien déterminé pour le mouvement de manifestation tunisien et appelle au dialogue et à l'octroi immédiat de plus grandes libertés en matière politique. L'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Italie encouragent également l'instauration d'une véritable démocratie en Tunisie, de même que la Chine et la Russie qui espère un retour à la normalité. Berlin propose, enfin, à ce que cette «césure profonde» dans l'histoire de la Tunisie soit un nouveau départ pour le peuple.