L'avocat Miloud Brahimi a qualifié ce projet de révision de la Constitution de meilleur depuis l'indépendance. Invité, hier, en compagnie de l'expert en droit Bouzid Lazhari, au forum de la Radio nationale, le juriste a souligné que les dispositions de la loi fondamentale doivent être concrétisées dans la réalité, notamment pour ce qui est de la justice. « Il faut concrétiser ces acquis sur le terrain », renchérit Bouzid Lazhari, pour qui aussi le projet de constitution est meilleur par rapport aux précédentes Constitutions. Il en veut pour preuve les 20 nouveaux articles inscrits dans ce projet qui prévoient une large protection des droits et libertés des personnes. « Il y a des citoyens qui sont condamnés à des peines de 20 ans de prison et sont en détention préventive depuis cinq ou six ans. Aujourd'hui, le projet garantit les droits des citoyens et leur donne le droit de faire cassation s'ils doutent de l'honnêteté du jugement », fait remarquer Miloud Brahimi. Au sujet de l'article 51 qui prévoit l'interdiction aux binationaux d'occuper un poste de haute responsabilité dans les institutions de l'Etat, Me Lazhari a souligné que cette disposition est appliquée même aux Etats-Unis. « L'article 51 n'est pas venu pour sanctionner, mais pour cadrer certaines postes de responsabilité importante. D'ailleurs, si un binational veut occuper un haut poste de responsabilité dans le gouvernement, il peut facilement abandonner sa deuxième nationalité. De toutes les façons, il n'y a pas d'égalité absolue dans le monde », soutient-il. « Je ne suis pas d'accord avec vous », réplique maître Brahimi, donnant l'exemple du Premier ministre français qui porte une double nationalité (française et espagnole). Par ailleurs, les deux experts ont abordé les avancées considérables du texte au profit des journalistes, des partis de l'opposition et des droits de l'homme.