Photo : Fouad S. En dépit des assurances données, certains lycéens protestent depuis la reprise des cours (deuxième trimestre), contre ce qu'ils considèrent comme surcharge des programmes scolaires. A Alger, la contestation ne s'est pas généralisée à tous les lycées. Elle s'est limitée à quelques classes des établissements d'enseignement général. Cette revendication d'alléger les programmes scolaires se répète depuis quatre années à la même période. Craignant ne pas pouvoir être dans les normes quant à l'avancement des programmes, les lycéens tentent par tous les moyens d'attirer l'attention des responsables du secteur. Pourtant, le ministre du secteur, Benbouzid, les a, à maintes reprises, rassurés que les deux sujets au choix au Bac, porteront sur les cours dispensés. Il a, récemment, décidé que les enseignements dispensés aux classes de terminale s'arrêteront le 12 mai 2011. De ce fait, les candidats disposeront d'un mois, soit jusqu'au 11 juin, début des épreuves du Bac, pour procéder aux révisions. Les syndicats se démarquent de la démarche contestataire des lycéens. Ils estiment que même s'il y a réellement surcharge des programmes, la protestation n'est nullement le recours pour faire valoir leur droit qui consisterait en l'allègement des programmes. Selon le président de l'UNPEF, Saddek Dziri, le problème de la densité des programmes scolaires ne se règle pas dans la précipitation. Loin d'approuver l'attitude protestataire des lycéens, le premier responsable du syndicat estime que « puisque le problème se pose avec la même acuité depuis la mise en œuvre de la réforme du système éducatif, le moment est venu pour ouvrir de véritables négociations sur cette question impliquant experts, pédagogues et parents d'élèves ». Quant à la décision du ministère d'arrêter les cours le 12 mai prochain, le président de l'UNPEF estime qu'il s'agit d'une autre concession risquant de porter un grand préjudice aux élèves, après le report de l'application de l'approche par compétence au niveau des établissements scolaires. Il y a certes un retard dans certains établissements scolaires. « D'où la nécessité, estime M. Dziri, de poursuivre les cours, comme chaque année, jusqu'au 25 mai ». Abondant dans le même sens, le président du Snapest, Méziane Mériane, estime que les responsables du secteur auraient dû maintenir leur décision initiale, c'est à dire arrêter les cours au moins le 20 mai. Il juge que les élèves de terminale doivent acquérir toutes les connaissances devant être dispensées à la 3e année secondaire. Ce qui leur permettra d'entamer le cursus universitaire sans difficultés. Pour M. Mériane, évaluer l'allègement des programmes nécessite une large concertation entre les spécialistes de la question. Il relève, par ailleurs, que l'institution du nouveau week-end, accordant deux jours de repos aux élèves, a créé un malaise pesant lourdement sur le respect des normes établies auparavant, menant ainsi au bourrage et à la précipitation au détriment des élèves moyens ayant de faibles capacités d'assimilation. Selon les syndicats du secteur, les programmes de la réforme restent relativement nouveaux par rapport aux précédents. « On avance doucement, ce qui nécessite d'ailleurs un temps d'assimilation », estime-t-on.