Le montant des subventions atteint, selon lui, 40 milliards d'euros. Pour ce responsable, la génération électrique fait aujourd'hui appel en Europe à des sources d'énergies alternatives comme l'éolien et le solaire et même le charbon. Toutefois, selon son analyse, il y aura certainement un « renouveau » pour le gaz, à partir de 2020 où l'on devrait assister à des opérations de renouvellement des vieilles centrales qui fonctionnent encore au charbon et au nucléaire. Au-delà de la génération électrique, il y a aussi le secteur résidentiel et le secteur industriel mais ce dernier ne sera pas, à vrai dire, un facteur de reprise de la demande de gaz puisque « l'industrie pétrochimique qui consomme 20% de la demande est aujourd'hui frappée de plein fouet avec la concurrence des Etats ». En revanche, l'espoir est de mise pour le transport où les effets positifs en faveur de la relance sont perceptibles. Les projections tablent « sur 80 milliards m3 de gaz à injecter d'ici à 2025 », observe Hamdani. Il reste que le gaz a besoin lui aussi de « support » en raison des prix actuels du pétrole qui sont bas et qui risque (le pétrole) du coup de lui être « un sérieux concurrent », ajoute l'expert algérien. Le responsable de Sonatrach réfute, par ailleurs, l'idée que des prix bas puissent jouer un rôle de stimulant car ces derniers ne sont pas répercutés au stade final. Il ajoute que le marché européen manque de lisibilité puisque l'existence même d'une directive sur le gaz datant de 1998 n'a pas été implémentée. C'est dire que les incertitudes persistent pour ce marché carrément instable. Hamdani conclut que le marché du gaz, aujourd'hui, de par les importantes mutations structurelles qu'il a connues, manque beaucoup de visibilité pour pouvoir appréhender réellement la demande mondiale future. Hier, la plupart des experts étaient sceptiques quant à la relance de la consommation en Europe, où ailleurs sur les marchés asiatique et américain, la croissance est en deçà de celle enregistrée les années précédentes (1,5% contre 2,3%). Tout le monde reconnaissait aussi qu'il y avait le facteur récession mais aussi l'intrusion de gaz non conventionnels. Olivier Wyman, expert énegétique, s'est intéressé à la question de l'évolution des prix du gaz sur les différents marchés et surtout à « la pression sur les contrats à long terme » que veulent imposer les pays producteurs de gaz dont l'Algérie. Il a relevé une hausse des capacités de regazéification de l'ordre de 50% ce qui explique la place que l'on réserve lors des prochaines années au GNL. Les industriels ont même prévu de s'équiper de FSRU Floating Storage Regasification Unit), des installations nouvelles plus compétitives et qui vont remplacer les installations de stockage classiques, tels les terminaux terrestres. « Ces FSRU sont aménagées directement sur méthaniers », selon les explications d'un responsable de la société algérienne de transport des hydrocarbures, Hydro Shipping Company.