La réalisation de marchés de gros de produits alimentaires se fait de plus en plus pressante. Le déficit en ce genre d'infrastructures a été exprimé, hier, à Alger, par les représentants des commerçants du marché de gros de Semmar (banlieue est d'Alger) lors d'une rencontre consacrée à l'organisation des marchés, à laquelle ont pris part le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, et le secrétaire général de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Salah Souilah. Le marché de Semmar, qui attire les revendeurs des 48 wilayas, est dans un état lamentable. Les 900 commerçants qui l'occupent se plaignent de la cherté des prix de location des locaux, qui atteignent jusqu'à 300.000 DA par mois, et de l'insécurité. L'ambition de l'UGCAA est de réaliser des marchés régionaux dont un à Alger, un à Oran et un autre à Constantine. Toutefois, le ministre a rappelé, à cette occasion, que le wali d'Alger avait proposé aux commerçants un espace pour la construction d'un marché de gros dans la localité de Boudouaou (wilaya de Boumerdès), mais qu'ils ont jugé inadapté. Après avoir écouté les préoccupations et propositions des commerçants, Belaïb s'est dit disposé à réaliser des infrastructures commerciales répondant aux normes et dotées de toutes les commodités nécessaires au négoce, dont un bureau de police, une banque et des restaurants. « Nous connaissons un déficit énorme en matière de grande distribution, il faut absolument développer l'agro-industrie et créer des supermarchés, car le besoin est réel », dit-il, soulignant que « l'Etat a consacré 14 milliards dinars ces trois dernières années pour résorber le marché informel ». Le président de la Fédération nationale des marchés de gros des produits alimentaires, Saïd Guebli, a fait savoir que les commerçants ont trouvé trois terrains en mesure d'accueillir le marché d'Alger. Le premier est implanté à Baba Ali d'une superficie de 120 ha, dans une zone industrielle à proximité de l'autoroute Est-Ouest. Le second, d'une surface de 57 ha, se trouve sur le territoire de la commune de Gué de Constantine, et le troisième, un terrain de 80 ha, est situé dans la commune de Birtouta. « Lorsque nous disposerons de notre espace commercial, les prix des produits alimentaires vont éventuellement baisser, puisque nous allons économiser 200.000 DA sur la location. L'Etat pourra contrôler le marché et débusquer les faux commerçants qui font tout pour monopoliser la marchandise et vendre plus cher », a souligné Adel Belharda, grossiste à Semmar. A l'issue de la réunion à huis clos du ministre du Commerce avec les représentants des commençants, le directeur du commerce de la wilaya d'Alger, Karim Guech, a déclaré avoir reçu des instructions de la part du premier responsable du secteur pour examiner la nature juridique des terrains et voir avec les responsables locaux comment réaliser un marché de gros d'une capacité de 1.000 locaux et dans quelles conditions les commerçants sont disposés à les réaliser dans le cadre de l'autofinancement.