L'annonce faite par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de lancer, en avril prochain, un emprunt obligataire d'Etat, avec un taux d'intérêt de 5%, n'a pas tardé à faire réagir les principaux concernés. Le président du FCE, Ali Haddad, s'est dit prêt, au nom de l'organisation patronale, à y contribuer. Des économistes se sont également exprimés pour abonder dans le sens de la faisabilité de cette action qui pourrait éviter au gouvernement de recourir à l'endettement extérieur, avec toutes les contraintes qu'il suppose. En attendant de connaître la teneur exacte de l'initiative du gouvernement, force est de reconnaître qu'elle a le mérite de proposer une première réponse à la chute des recettes provenant essentiellement de l'exportation des hydrocarbures. Avec un taux d'intérêt fort attrayant (5%), cet emprunt obligataire pourrait intéresser bon nombre d'acteurs économiques. Il pourrait constituer une meilleure parade pour absorber la masse monétaire qui circule dans le circuit informel, mais pas seulement, puisque bon nombre d'opérateurs économiques, publics et privés, seraient intéressés par des placements sûrs et rémunérateurs. Le gouvernement n'a pas encore précisé si cet emprunt est destiné au grand public, ou bien réservé aux opérateurs économiques et autres institutions financières. Mais il est clair que, quelle que soit la formule choisie, le gouvernement pourrait disposer d'un bon matelas financier à même d'atténuer les effets de la crise financière due à la chute des cours du pétrole. Il va sans dire que cette première réponse s'inscrit dans le cadre d'une stratégie globale que le gouvernement est en train de mettre en place en vue de trouver les moyens idoines de riposter à la crise actuelle. Cette démarche globale comprend également l'exploitation de nouvelles niches fiscales qui devraient être d'un apport considérable au Trésor public. Le gouvernement s'apprête, également, à présenter, lors de la prochaine tripartite, un nouveau plan économique à même de constituer une ébauche d'alternative à la dépendance aux hydrocarbures.En décidant d'associer les partenaires économiques et sociaux, le gouvernement voudrait s'assurer d'une marge adhésion des principaux acteurs de la vie économique et sociale, afin de trouver ensemble les voies les meilleures devant permettre à l'Algérie de se doter d'un modèle économique en phase avec les réalités et surtout capable de résister aux soubresauts des marchés mondiaux.