La Fédération nationale des producteurs de pomme de terre est née. Son staff dirigeant a été installé, hier, par le SG de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, en présence de 300 producteurs venus de 38 wilayas. A l'occasion, des ateliers ont été organisés pour discuter des problèmes inhérents à la semence, à la production et à la transformation de la pomme de terre. Tout en rappelant les contraintes rencontrées par les producteurs liées à la culture, aux subventions, à l'accès au crédit et à la hausse des prix de la matière première, Alioui a rappelé que les wilayas qui ont enregistré les plus grands volumes de production sont El Oued, Aïn Defla et Mascara. Malgré cela, il a signalé que cette filière n'a pas encore atteint ses objectifs et ce, malgré les efforts consentis en termes de production. Toutefois, il a souligné une amélioration de 60% en termes de production comparativement aux années précédentes. Raison pour laquelle, il a précisé que l'installation de la fédération nationale des producteurs de pomme de terre est une étape décisive en vue de permettre aux agriculteurs d'unir leurs forces pour une meilleure production. Le président du conseil interprofessionnel de la filière Nationale de la pomme de terre, Bachir Séraoui, a rappelé que l'Algérie a relevé le défi en termes de production depuis l'exercice 2008 assurant à ce jour une production annuelle avoisinant les 5 millions de tonnes. Le but est d'arriver à 7 millions de tonnes à l'horizon 2019. Seul inconvénient, selon lui, le stress hydrique qui touche actuellement le pays. N'empêche, l'interprofessionnel est à la recherche « d'un acquéreur potentiel pour vendre la pomme de terre avant sa production, soit à la commande », a-t-il souligné. Objectif : s'affirmer sur le marché mondial. Une éventualité réaliste, selon lui, d'autant que le SG de l'UNPA a signalé qu'une partie de la production d'arrière saison 2015-2016, estimée à 2 millions de quintaux, a été exportée avers les Emirats arabes unis, la France, l'Espagne et la Tunisie D'où la réflexion, a-t-il ajouté, sur un marché réel de la production notamment la transformation (congelé, fraîche, frites, purée et autres) et ce, selon les normes et les besoins. Le représentant du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Chérif Oumari, a rappelé que son département a mis à la disposition des agriculteurs et producteurs des moyens humains et matériels pour améliorer leurs conditions de travail, augmenter le taux de production nationale, assurer une meilleure transformation du produit, gérer la surproduction et bien sûr son exportation. Evoquant les aides financières, le PDG de la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr), Boualem Djebbar, a rassuré les producteurs de la filière quant aux aides, crédits et autres contributions permettant de soutenir leurs projets. « La production de la pomme de terre occupe une place importante dans le secteur de l'agriculture et du développement rural et constitue une stratégie après celle des semences », a-t-il noté. Selon lui, son institution suit étape par étape la production de la pomme de terre y compris sur le plan technique. Les prix de l'engrais et des semences sont excessifs Belmadani est un producteur de pomme de terre dans la wilaya de Constantine. Pour lui, la mise en place de la Fédération est un pas en avant dans la mesure où les producteurs et l'ensemble des agriculteurs de cette filière ont officiellement une institution qui les représente et fait part de des contraintes et des difficultés qu'ils rencontrent. « La production de la pomme de terre n'est pas une tâche aisée, elle exige du temps, des moyens et une semence de qualité surtout », affirme-t-il. A cet effet, il a fait savoir que l'ensemble des producteurs fait face à la hausse des prix des semences sur le marché. Selon lui, le prix de l'engrais a atteint 10.000 DA le quintal alors que celui de la semence atteint les 12.000 DA le quintal. « Si l'on arrive à assurer l'autosuffisance en matière de semences, beaucoup de choses vont s'améliorer », affirme-t-il. Pour rappel, le prix actuel de la pomme de terre est de 30 à 35 DA le kg dans les marchés contre 13 à 15 DA chez les agriculteurs.