On y découvre une peinture originelle et impressionniste présentée sous le thème « Uni...Vers... Elle ». Paysages, lieux, femmes, valises, cultures..., c'est ce qui transparaît de la cinquantaine d'œuvres de création, réalisée sur différents supports et par différentes techniques. Le plasticien Ahmed Mebarki se dit impressionné. « En voyant le titre de cette exposition, j'aime dire encore que l'univers, c'est elle. Cet infini bleu en guise de firmament c'est pour parler de toute l'existence, et elle ici, il se veut comme matrice. Dans ce travail puisé de méditations spirituelles, j'évoque le céleste, voire le cosmos comme ouverture totale à la lumière. »Nariman Ghlamallah s'exprime sur sa création nommée valise. « Je dédie ma collection à tout ceux qui pleurent en fermant leurs valises. Pour moi, ce contenant accompagne la tragédie des réfugiés de guerre. Une valise faite à la hâte dans la violence d'un départ forcé, dans la violence d'un enfer, dans la violence d'une guerre. » D'autres artistes, comme Ahlam Kourdourghli, consacrent leurs œuvres à Eve : « Le Divin a créé Eve, notre première mère, j'en suis une de cette descendance. Je suis femme, épouse, mère, sœur, aimante, patiente, combattante, algérienne, musulmane, libre, intellectuelle... Je suis artiste plasticienne présente dans le monde », souligne-t-elle. Karima Sahraoui rend dans sa jolie collection un hommage à la regrettée Assia Djebar. Pour elle, « lire ses ouvrages, c'est découvrir les conditions et les révélations des femmes algériennes qui illustrent les plus beaux récits autobiographiques un esprit, un caractère, une folie, une sagesse, une émotion. Des traditions, des créations, des sensations qui reflètent la genèse d'expression artistique et littéraire donnant naissance à cette installation artistique la pureté dans l'écriture féminine tourmentée. » Le clou de l'exposition est indubitablement l'œuvre de Raouia Baarir nommée « Mouvement » : « Dans mes œuvres, composées de 11 sculptures peintures, réalisées sur une peinture mixte, j'ai travaillé avec du plâtre comme matière de base et j'ai fait le modelage avec la peinture acrylique. J'introduis la couleur dorée parce qu'elle renvoie à notre patrimoine », nous dit elle. « Mon travail est né de ma passion pour l'art, un moyen d'expression en quête de compréhension des émotions de l'âme féminine toujours si imprévisibles traçant ainsi notre manière de vivre, j'essaie de marier les différentes cultures : orientales, berbères, tribales, occidentales, et ce, à travers la peinture et les mouvements de reliefs et les façonner pour les rendre plus vivantes en se basant sur la métaphore associant l'abstrait et d'autres mouvements, dans le but de taper sur les portes des différentes coutumes tout en gardant les racines fixées sur la terre d'origine avec une touche orientaliste », a-t-elle expliqué. Selon elle, « tout travail s'inspire d'un texte, d'une chanson ou pièce de théâtre. Dans mon cas, je me suis inspirée d'un texte du célèbre Mahmoud Derouiche. D'habitude, le poète parle de la cause palestinienne, j'étais émerveillée par « Prends ma jument », un hommage à l'amour et au sacrifice pour sa bien-aimée. » Au cours du vernissage, le chargé de presse de cette institution, Mohamed Chaoua, nous a indiqué que « cette exposition composée est dédiée à la femme. On y retrouve des tableaux mais aussi des œuvres montées porteuse d'idées comme la collection de Mebarki Ahmed, ou encore les œuvres de Karima Sahraoui qui a aussi réalisé un travail de montage à l'aide de cartons en hommage à Aïcha Haddad. » Cette exposition se veut, enfin, un espace ouvert pour les artistes désireux de présenter leurs produits et savoir-faire, et un point de rencontre.