Au confluent de trois écoles artistiques - l'Ecole des Beaux arts d'Alger, La Société des Beaux arts d'Alger et du mouvement Aouchem - il a beaucoup appris auprès d'Issiakhem et de Sahouli. En 1971, Chokri Mesli et Mustapha Adane, fondateurs d'Aouchem, invitent le jeune étudiant à rejoindre leur courant artistique, à l'occasion de la deuxième exposition des artistes qui se réclament d'Aouchem. Il s'est tracé, depuis, un chemin artistique fait de signes et de symboles. L'artiste s'inspire, la plupart du temps, de l'alphabet tifinagh et d'autres symboles de la culture berbère. S'il a choisi cette culture millénaire comme source d'inspiration, c'est parce qu'elle est sienne. Un simple mélange de lettres, une composition de motifs décoratifs berbères et africains, de signes et de symboles lui permettent la création de sa propre identité artistique qui le distingue des écoles. Sa façon de peindre est à la fois simple et profonde. Il opère avec les techniques de l'école américaine du signe « Action peinting », sous forme abstraite, puis il y ajoute la gestuelle. Une fois la première ébauche faite, l'artiste, qui a un faible pour le noir et blanc, habille son œuvre de signes et de symboles. Signe particulier, la femme est omniprésente dans l'œuvre picturale de l'artiste : « Dans ma peinture, la présence quasi permanente de femmes et d'enfants, faite avec une technique du signe et de la gestuelle, n'est pas fortuite. La femme, dans mes tableaux, n'est pas une simple figuration mais un mouvement continuel ». Il faut dire que certaines toiles sont de véritables partitions musicales. Si le plasticien, musicien et remarquable percussionniste à ses heures, aime introduire dans son œuvre de la danse, du soleil et des rameaux d'olivier, c'est parce qu'il prône la liberté et, surtout, la paix : « Ma peinture est pacifique et paisible. Pour autant, cela ne m'empêche pas de traiter de thèmes d'actualité. Le plasticien, qui participe à des expositions collectives au pays et à l'étranger, depuis quatre décades, a sillonné plusieurs pays européens et moyen-orientaux où il a exposé son œuvre picturale. Il a été récompensé à maintes reprises en reconnaissance à son travail artistique et à son apport pour les arts plastiques. En ce qui concerne ses projets, le plasticien exposera vers la fin du mois courant ou début mars prochain à la galerie Thevest de Kouba. Il est aussi programmé en mai 2014 à l'Institut français d'Alger. Nourredine Chegrane, qui reconnaît les efforts consentis par la tutelle pour encourager la création artistique sous toutes ses formes, déplore l'absence du marché de l'art dans notre pays : « Il est vrai qu'il existe une certaine vie culturelle grâce aux efforts du ministère de la Culture. Cela reste, néanmoins, insuffisant ». M. Chegrane estime nécessaire la relance des activités culturelles dans les maisons de culture pour permettre aux artistes d'y exposer leurs œuvres. Il souhaite également que les institutions publiques, les banques en particulier, acquissent des œuvres d'art pour encourager les artistes peintres à avoir leurs propres collections. Vœu d'un artiste.