La réélection, après 32 ans au pouvoir, du président sortant Denis Sassou Nguesso a suscité de vives réactions au sein de la population congolaise, l'opposition en particulier. La police congolaise a empêché, vendredi dernier à Brazzaville, la tenue d'une conférence de presse annoncée comme commune de cinq candidats malheureux à la présidentielle de dimanche dernier, au lendemain de la proclamation officielle des résultats. Plus d'une centaine de policiers bloquaient les abords du siège de l'Union panafricaine pour la démocratie et le progrès social (UPADS) à Diatta, quartier de l'ouest de la capitale congolaise. En somme, l'opposition n'arrive toujours pas à adopter une position commune pour la conduite à tenir à l'avenir. Selon les résultats du scrutin, Sassou Nguesso a obtenu plus de 60% alors que l'opposition affirme le contraire, sans pour autant présenter ses calculs. Le général Jean-Marie Michel Mokoko a demandé, mercredi dernier, un recomptage des voix. Arrivé troisième, avec près de 14% des voix, selon le décompte annoncé par les autorités, il a lancé un « appel à la désobéissance civile » généralisée, demandant aux Congolais de réclamer leur vote confisqué et volé. Il est l'un des cinq candidats au scrutin du 20 mars unis par la signature d'une charte anti-Sassou ayant dénoncé, dès avant la tenue du vote, le caractère biaisé de l'élection. D'autres candidats de l'opposition, notamment Guy-Brice Parfait Kolelas comptent déposer des recours devant la Cour constitutionnelle. Dénonçant la fraude à grande échelle lors du dernier scrutin, l'opposition congolaise a du mal à se réunir, estimant que cette réélection ne fera pas avancer la démocratie dans ce pays. Le président de la commission électorale, Henri Bouka, rappelle que compte tenu de l'écart (600.000 voix) qui sépare le chef de l'Etat des autres candidats, l'hypothèse d'un tripatouillage est tout simplement impossible. Il juge inadmissible que les candidats à la présidentielles au Congo contestent la réélection au premier tour du président sortant le 20 mars dernier avec plus de 60% des suffrages. Il estime que les résultats des urnes sont l'expression de la vérité. « Est-ce qu'il y a eu des faiblesses à gauche ou à droite ? Je ne peux pas vous le dire. Mais pour l'essentiel, ce sont des résultats sincères. Malheureusement, au sud du Sahara, les populations n'acceptent ce que dit la commission que lorsqu'elle proclame la défaite du président en exercice. Ce n'est pas cela la démocratie », a-t-il souligné