Le médecin chef du service de pneumo-phtisiologie du centre hospitalo-universitaire de Tizi Ouzou, Dr Nadia Hamache, a indiqué mardi dernier que la tuberculose extra-pulmonaire connaît une hausse en Algérie. Intervenant à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de la tuberculose, au CHU Nedir-Mohamed, le Dr Hamache affirme que la prévalence de la tuberculose extra-pulmonaire en 2015 était de 44 cas sur 100.000 habitants en Algérie. Elle a relevé en revanche une diminution de la tuberculose pulmonaire à microscopie positive qui a reculé à 15 cas sur 100.000 habitants durant la même année. Une diminution rendue possible, poursuit-elle, grâce à la relance de la lutte antituberculeuse et la publication du nouveau guide de la maladie en 2011 par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Abordant le volet prise en charge, le Dr Hamache a mis l'accent sur les difficultés liées au diagnostic des tuberculoses extra-pulmonaires dont les symptômes diffèrent de la tuberculose pulmonaire, tel le manque de laboratoires de culture au niveau national qui permettent de retrouver un bacille tuberculeux et définir la maladie. D'autres tests utilisés sur le plan international pour confirmer le diagnostic ne sont pas effectués en Algérie à cause de leur cherté ou de leur indisponibilité, observe-t-elle. « Avec les moyens existants au niveau du CHU de Tizi Ouzou comme au niveau national et la culture systématique du fragment de biopsie devenue systématique, nous avons porté la confirmation du diagnostic à 60% au lieu de 50% en 2008 », indique la praticienne. Toutefois, beaucoup de malades souffrant de la tuberculose extra-pulmonaire ne sont diagnostiqués qu'à un stade très avancé de la maladie, ce qui complique leur prise en charge, signale-t-elle encore. Le Dr Hamache a recommandé, à cet effet, des discussions multidisciplinaires entre les médecins pour éviter les retards et les erreurs de diagnostic, tout en demandant des cultures de confirmation. « Une généralisation des laboratoires de cultures avec introduction des moyens de diagnostic rapide doit également être prise en compte par les responsables du secteur », conclut Dr Hamache.