L'exposition « Strates » de l'artiste- peintre Malek Salah, une investigation des différents niveaux intérieurs de la conscience suggérée par une superposition de gestes, de couleurs et de matière, a été inaugurée, samedi dernuer, à Alger. L'artiste peintre, a dévoilé à l'« Espaco Gallery » (Espace d'art contemporain) une collection d'une trentaine d'œuvres retraçant un parcours professionnel et une démarche artistique de 40 ans. Employant uniquement des trames de couleurs neutres (blanc, noir et gris), l'artiste expose des œuvres portant des milliers de traits au crayon ou à la craie produisant des tableaux épurés ne laissant paraître que des grilles blanches sur des nuances sombres qui laissent libre cours à l'interprétation du visiteur. Cette démarche démontre une volonté de l'artiste de mettre en avant la partie graphique dessinée par une épuration à tous les niveaux. Sur certaines œuvres des touches jaune ou ocre, parfois des gestes amples au pinceau, relèvent l'univers sombre de cette collection généralement composée de couches, et parfois d'œuvres, superposées à peine suggérées au regard. Certaines œuvres peuvent, parfois, également évoquer des paysages, des lignes d'horizon, la pluie ou un ciel nuageux sans être explicites pour autant, exprimant toujours « l'état d'être de l'instant » raconté subtilement par les « outils les plus simples ». Sur la toile, Malek Salah applique de nombreuses couches de peinture, renvoyant aux strates, pour « aller au fond de la conscience ou atteindre le plus petit (élément) de la matière ». La démarche de l'artiste peintre se décline également sur d'autres supports que la toile, sept œuvres de sa collection « Strates » ayant été réalisées sur des podiums cubiques en forex alors d'autres, confrontant la brillance, le reflet et la transparence à l'opacité de sa palette, sont couchées sur du verre. Expliquant sa démarche, Malek Salah a confié aux visiteurs que la grande partie de son exposition comporte des œuvres « effacées » et d'autres « volontairement occultées » superposant plusieurs années de travail couronnées par une collection marquant un « retour à ses débuts ». Né en 1949 à Tizi Ouzou, Malek Salah, diplômé des Ecoles des Beaux-arts d'Alger et de Paris, avait enseigné à Alger dans les années 1980. A la même époque, il commence à exposer ses œuvres en Algérie puis dans plusieurs autres pays comme la France, le Sénégal, l'Espagne ou encore Cuba. En 2007, Malek Salah avait exposé sa collection « Majnun Layla » à l'ouverture du Musée d'art moderne d'Alger (Mama). L'exposition « Strates » est ouverte jusqu'à la fin mai.