En matière d'arts plastiques et muséologique, la manifestation d' “Alger, capitale de la culture arabe ” propose à partir d'aujourd'hui du 2 en 1 ! Beaucoup de curieux, habitués de la Cinémathèque ou alors du TNA ou encore, de simples vadrouilleurs sur la rue Ben M'hidi, se sont certainement demandé un jour, à quoi serviraient les anciennes Galeries d'Alger. Et bien sachez-le, ces immenses Galeries retapées depuis quelques années et qui ont servi déjà comme scènes pour clips et autres, … se nommeront à partir d'aujourd'hui : Musée national d'art moderne. L'inauguration de cet espace sera réalisé, aujourd'hui, avec l'option d'un vernissage au titre fantastique : Madjnoun Layla. Deux événements en un ; l'artiste-peintre qui aura la chance de meubler en premier ce musée s'appelle Malek Salah. Pour ceux qui ne le connaissent pas, ce plasticien a eu déjà, avec son compère, Zoubir Hellal, à faire un travail grandiose celui de porter la peinture dans la rue, en donnant un éclat plastique à l'arche du tunnel des Facultés. Les dessins lumineux, que vous voyez sur les deux arches du tunnel, sont de lui. Pas seulement, puisque Malek Salah a eu à exposer, dans de nombreuses manifestations, des œuvres individuelles que l'on situe d'un côté dans la catégorie de l'art naïf et de l'autre dans celle de l'art contemporain. On le compare aisément à Baya et non pas à Issiakhem. Alger se dote ainsi d'un Musée d'art moderne, un espace qui sera ouvert pour toutes les expressions plastiques dont la démarche sera résolument contemporaine. “ Honorer les précurseurs et les maîtres de cet art, faire connaître leurs successeurs, y compris ceux qui évoluent à l'étranger , encourager la création en Algérie par des expositions et des acquisitions d'œuvres, effectuer des recherches en histoire et critique de l'art, contribuer à l'éducation culturelle des citoyens, notamment les plus jeunes, et nous ouvrir à des échanges avec l'art international : telles sont, résumées, les vocations de ce nouveau musée qui vient enrichir le dispositif culturel national ” note-t-on dans un communiqué du ministère de la Culture ajoutant qu'après “une série de premières expositions, il verra des derniers niveaux aménagés pour atteindre la plénitude de ses moyens et ambitions ”. Artiste de la deuxième génération –de par son âge frôlant la cinquantaine- Malek Salah propose dans cette exposition du mythe légendaire du rapport amoureux, Madjnoun Layla, une réflexion spirituelle sur le sentiment à la fois noble et compliqué de la passion. Madjnoun Layla, un des mythes légendaires de la poésie arabe, sera donné à voir en signes géométriques supportant comme un ciel les nuages des passions débridées ou forcées. L'inauguration d'un espace culturel nouveau, est un grand signe qui autorise à penser que l'univers plastique aura sa terre d'accueil dans le cœur d'Alger qui bat en matière picturale, au ralenti.