La poésie constitue une expression linguistique et créative susceptible de « favoriser le dialogue des civilisations et des cultures » à travers lequel « les langues et les valeurs se revalorisent », a estimé, samedi dernier à Batna, la poétesse Chamma Darwiche. « La poésie comme les arts, la culture, la sculpture, la peinture, la musique, éclaire et élève un peu vers la lumière », a expliqué Mme Darwiche lors d'une rencontre littéraire à la maison de la culture de Batna autour de son dernier recueil « Les Tresses rebelles » qui a remporté récemment le prix de la poésie féminine à Constantine. Elle a déclaré, lors de cet échange littéraire animé par Omar Khezzar, lui-même poète et romancier, qu'il faut « mettre en valeur la poésie et l'œuvre poétique » dans une époque où, a-t-elle soutenu, les valeurs de la créativité et de la beauté sont « dénigrées et cèdent la place à la violence et aux rapports conflictuels ». Donnant lecture à quelques poèmes une heure durant, la poétesse a pris de court l'assistance en étalant une nouvelle fois sa maîtrise de plusieurs sujets littéraires et intellectuels, chargés d'émotions et de sentiments, tels que la vie, la mort, le pouvoir, l'espoir, le désespoir et la passion, en puisant dans le fin fond de ses émotions pour en révéler la quintessence. Bien chantonnée d'une voix tantôt douce tantôt puissante, Chamma a réussi d'un poème à l'autre à ciseler les mots pour éclairer le sens de l'humain à un parterre d'amateurs de la magie du verbe et des mordus de la littérature. Initiée par l'association Echourouk Athakafia, avec le concours du bureau local de l'Union nationale des écrivains algériens, la soirée poétique, désormais un rendez-vous qui se renouvelle le dernier samedi de chaque mois, a pour objectif de « rendre les lectures de poèmes à la fois moins élitistes et moins ennuyeuses et d'inciter les jeunes poètes de différentes sensibilités à développer leur sensibilité artistique et de prendre connaissance des œuvres les plus novatrices dans ce domaine », ont souligné les organisateurs.