Une prorogation jusqu'au 15 juillet de l'état d'urgence, rétabli le 4 avril au Mali pour poursuivre la lutte contre le terrorisme, a été annoncée, mercredi dernier au soir, par un communiqué du gouvernement. Le Conseil des ministres hebdomadaire, tenu mercredi sous la présidence du Premier ministre, Modibo Keïta, a adopté un projet de loi autorisant la prorogation de l'état d'urgence qui avait été réinstauré par décret le 4 avril pour dix jours et arrivé à expiration le 14 avril à minuit. « Conformément aux dispositions (...) de la Constitution, sa prorogation au-delà de dix jours doit être autorisée par la loi. Le projet de loi adopté s'inscrit dans ce cadre. Il proroge l'état d'urgence déclaré jusqu'au 15 juillet 2016 à minuit, indique un communiqué du gouvernement. « Son adoption permettra de poursuivre la lutte contre le terrorisme et les autres menaces à la sécurité des personnes et de leurs biens sur l'ensemble du territoire national », ajoute-t-il. Cette mesure d'exception donne notamment plus de possibilités d'intervention aux forces de sécurité et restreint les rassemblements. L'état d'urgence avait été proclamé au Mali une première fois pour dix jours, au soir de l'attaque par des terroristes de l'hôtel Radisson de Bamako, le 20 novembre 2015 (20 morts, outre deux assaillants tués), et de nouveau le 21 décembre pour dix jours. Le 31 décembre, il avait été prorogé pour trois mois, jusqu'au 31 mars, puis réinstauré le 4 avril pour dix jours. Sur le plan diplomatique, l'Union européenne (UE) a réaffirmé sa disponibilité à soutenir l'effort de paix au Mali, conformément aux dispositions de l'Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d'Alger. Elle s'est déclarée prête à mobiliser tous les instruments à sa disposition pour soutenir les efforts maliens pour aboutir à une paix durable sur l'ensemble du territoire, tel qu'agréé dans l'accord d'Alger. Réagissant aux récentes attaques au Mali, les services diplomatiques de la Haute Représentante de l'Union aux Affaires étrangères et de la politique de sécurité, Federica Mogherini, ont souligné la détermination de l'UE à continuer à travailler avec le gouvernement du Mali et avec les autres partenaires européens et internationaux, pour faire face à ces menaces de déstabilisation du pays et de la région sahélienne. L'UE estime qu'avec l'attaque contre les forces françaises de Barkhane au nord du Mali, qui a tué trois soldats français, « les terroristes ont démontré une fois de plus qu'ils s'opposent aux aspirations du peuple malien à vivre en paix. »