Sous le thème « Figures de la violence en Algérie, les aspects psychologiques et sociologiques », les chercheurs en sciences sociales tenteront de décortiquer ce phénomène et retrouver les causes à son origine. Certains voient dans la décennie 1990, avec l'irruption de la violence terroriste, le terreau qui lui a permis de se ramifier dans la société et de générer d'autres formes dans son sillage. D'autres vont plus loin dans l'histoire et considèrent que la socialisation de la violence en Algérie est à rechercher dans le traumatisme colonial et d'une guerre de libération d'une rare cruauté. Cependant, soutient-on par ailleurs, l'Algérie d'aujourd'hui connaît une violence multiforme que ne pourrait expliquer totalement ces moments historiques. Au travail, sur les bancs de classe et les médias, dans la famille ou les lieux publics, les accès de violence sont monnaie courante et propagent un sentiment d'inquiétude et d'insécurité, déchirant le tissu social et empêchant le vivre-ensemble et les projets communs. Violences apparentes, mais aussi violences plus sournoises mais toutes aussi traumatisantes finissent de laminer le mental de la société, se traduisant par des phénomènes comme l'automutilation ou le suicide. Que peuvent en dire la psychologie et la sociologie en la matière ? Sont-elles les meilleures grilles de lecture de ce large spectre constitué par les différentes figures de la violence ? Quels sont les ressorts, l'impact et les objets de la violence ? « Quelles sont les expressions psychiques, sociétales et sociales de la violence ? Est-on en droit de s'inquiéter des violences qui ont cours dans notre pays où une certaine opinion affirme la fin des repères symboliques, de la loi et de la chute des idéaux et du déclin de l'image paternelle ? La violence est-elle une fatalité ? Sinon peut-on s'en prémunir et à l'aide de quels moyens ? » Ce sont là les questionnements que se propose d'élucider ce colloque qui va se décliner en six axes pour bien débattre de sa problématique, à savoir « les représentations socioculturelles et violences symboliques », « Discours politique et violences institutionnalisées », « Violence psychique, violence individuelle », « Violences familiales », « Les effets des violences », et « Protection, prévention contre la violence ».