Des enfants, au nombre de dix qui accompagnaient leurs parents, comptent parmi les victimes. A l'occasion de cet anniversaire, les ministres des Transports, BoudjemaâTalai, du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, et des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, ont rendu hommage, hier, sur les lieux du forfait aux victimes en déposant des gerbes de fleurs devant la stèle commémorative. Boudjemaâ Talai, tout en saluant la mémoire des victimes, a mis en exergue les avancées enregistrées en matière d'amélioration des conditions de travail des dockers et du développement de la logistique dans les ports. « Les dockers ont écrit l'histoire en 1962 et ont donné l'exemple du sacrifice. Le 1er mai, en organisant une halte solidaire avec le peuple sahraoui, ils étaient les premiers à signer l'accord social de stabilité et de développement des ports d'Algérie », s'est-il félicité. Le ministre a convié les entreprises relevant de son secteur à prendre exemple sur les dockers. L'accord n'exclut pas, précise le ministre, « l'indépendance des entreprises signataires dont l'objectif est de préserver les postes d'emploi, d'en créer d'autres tout en assurant le niveau de la rémunération en fonction de la rentabilité ». Mohamed El Ghazi a, pour sa part, rendu un hommage aux victimes de l'attentat. Il rappellera l'engagement de l'Algérie à entretenir la mémoire des chouhada et à améliorer les conditions de travail des Algériens. De son côté, Tayeb Zitouni a affirmé qu'en « se recueillant aujourd'hui à la mémoire des chouhada, c'est rendre hommage aux victimes qui ont payé un lourd tribut pour la liberté du pays ». Et d'appeler à « préserver cet acquis en s'attachant aux valeurs suprêmes de la révolution de novembre et ses symboles ». Le ministre a estimé que cette commémoration constitue une occasion pour mettre en valeur le combat héroïque des martyrs et surtout de l'enseigner à nos enfants. Un devoir et un droit consacrés dans la nouvelle Constitution. Lors de cette commémoration, des dockers ont été distingués dont Bahi Ould Mohamed Bareche témoin du carnage. Il raconte cette journée sanglante : « Il était 6 heures 2 minutes, les dockers attendaient, comme chaque jour, de rejoindre leurs postes de travail pour un salaire équivalent à 9 DA par jour, quand se produisit la déflagration ». Bareche n'oublie pas les corps déchiquetés et les victimes blessées achevées par des tirs de mitraillettes. « Des commandos activistes de l'OAS embusqués dans les immeubles alentour guettaient les survivants et les ont mitraillés. Ils ont également tiré sur les Algériens venus de la Casbah afin de secourir les victimes ». « Un spectacle horrible », dira-t-il avec émotion. Aujourd'hui les dockers titularisés, au nombre de 950, exercent dans la dignité à l'ombre du sacrifice de leurs aînés.