Le ministre des Affaires religieuses et des Wafks a renouvelé, à Bejaïa où il était en visite pour deux jours (jeudi et vendredi), son plaidoyer pour un retour aux sources spirituelles qui ont irrigué l'islam dans notre pays, en expliquant qu'il ne s'agit pas d'algérianiser l'islam ou de favoriser une interprétation religieuse particulière, mais de s'inspirer des valeurs qui ont fait la force de cet islam du juste milieu et de cette culture de tolérance qui ont depuis toujours caractérisé et nourri la société algérienne. Mohamed Aïssa cite ainsi d'illustres savants algériens qui se sont distingués par leurs travaux dès les premiers temps de l'expansion islamique au Maghreb et qui ont été les jalons de ce référent religieux national dont il a fait le cheval de bataille pour extirper le phénomène de l'intolérance religieuse qui gangrène les sociétés actuelles. Cet islam, dira-t-il, n'a pas été décrété ou imposé par une quelque autorité, mais naturellement adopté par les Algériens. Mohamed Aïssa argue que l'islam en Algérie n'a pas été misogyne, citant pour preuve tous ces noms de femmes que portent nombre de lieux, à l'exemple de Yemma Gouraya pour la montagne qui domine la ville de Bejaïa, une ville qui a été le récipiendaire de la civilisation qui a illuminé Cordoue et Séville à l'âge d'or de l'islam. Mohamed Aïssa s'insurge ainsi contre le phénomène qui mène les citoyens à s'informer sur leur religion à partir des sites internet ou de CD qui propagent souvent des idéologies mortifères, à l'exemple de ce que prône Daech. « L'Algérie, assène le ministre, refuse d'être le champ de bataille de ces idéologies et courants religieux étrangers à sa culture et ses valeurs spirituelles », en indiquant que le retour de l'Algérie à l'islam modéré, qui a été originellement le sien, au regard des progrès que cela a apportés dans le cadre de la lutte contre la violence, inspire de nombreux pays aux prises avec la radicalisation de leurs sociétés. Lors de sa tournée dans la wilaya de Bejaïa, Mohamed Aïssa a inauguré de nouvelles mosquées ainsi que le nouveau centre culturel islamique, qui porte le nom de Mouloud Kassem Naït-Belkacem, natif de la région, où se tenait une journée d'étude sur le référent religieux national. Le ministre a donné son accord pour l'institutionnalisation d'un colloque international qui réfléchira sur différents thèmes et sur le dialogue des civilisations, ainsi que pour l'organisation d'une caravane qui partira de Bejaïa et sillonnera le territoire national pour un dialogue avec les différentes sensibilités religieuses locales. Il a aussi annoncé qu'en matière de formation, sur décision du président de la République, le secteur des Affaires religieuses pourra dorénavant former 1.500 cadres contre 500 seulement actuellement. Par ailleurs, Mohamed Aïssa s'est rendu dans la zaouia Sidi Yahia Al Aidli, qui a déjà 6 siècles d'existence, sise à Tamokra, sur un flanc dominant le barrage de Tichyhaf. L'occasion pour rendre un hommage au vénérable cheikh Tahar Aït-Aldjet et de visiter le chantier de la nouvelle école de la zaouia qui recevra 200 apprenants dont une cinquantaine de filles. Le ministre a également visité une autre zaouia, celle de Sidi Saïd, dans la commune de M'cisna. Il a achevé cette visite dans la wilaya en se rendant sur le campus de Targa Ouzemour où il a prononcé l'allocution de clôture du colloque sur les érudits de Bejaïa.