Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa, a estimé, hier, à Tizi Ouzou, que «l'Islam a de tout temps été présent dans les pratiques et mode de vie et de gestion de la société kabyle» qui a érigé, depuis des lustres, la tolérance, la solidarité, l'amour de la patrie en principes immuables. «L'Islam tel qu'il est pratiqué dans notre pays en général en Kabylie en particulier constitue un véritable socle d'unité nationale», a-t-il indiqué. S'exprimant à l'ouverture des travaux de la 5e édition du colloque national sur «la dimension spirituelle dans le patrimoine national amazigh» qu'organise la Direction locale des affaires religieuses et des waqfs, en collaboration avec la Direction de la culture et la Coordination nationale des zaouias à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, M. Aïssa a insisté sur la nécessité de ressusciter les valeurs intrinsèques de l'Islam ancestral et de les vulgariser davantage. «La population doit s'inspirer de l'islam ancestral pratiqué en Kabylie pour contrer le radicalisme religieux et faire face à la violence et à l'extrémisme, qui mènent à la dislocation des sociétés», a-t-il dit. Ces nouvelles idéologies extrémistes, étrangères à la culture de tolérance et de fraternité fortement ancrée dans la société algérienne, que le ministre a qualifié de «néo-colonialisme, recourent aux moyens modernes pour parvenir à la dispersion de la nation musulmane et à sa refonte sur des bases sectaires en semant la division dans un même pays», entre sunnites et chiites, ibadhites et malikites et entre zaidistes et sunnites mais également entre chrétiens et musulmans. «Chaque Etat du monde musulman est ciblé aux fins d'affaiblir sa voix et de vider l'Etat de tout son sens, y compris l'Algérie, pays d'un million et demi de chahids, que certains veulent diviser en mini-Etats», a encore indiqué le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs. La Kabylie, a poursuivi l'hôte de la ville des Genêts, incarne le référent religieux national. «Cette région a toujours été en perpétuel contact avec l'élite, celle de l'Andalousie notamment», a-t-il dit, rappelant, au passage, l'apport important des savants zouaouas dans la propagation de l'Islam de tolérance et de l'amour d'autrui à travers tout le territoire du pays et même au-delà. «Les religieux se doivent s'inspirer de cet Islam ancestral qui constitue un élément catalyseur à la consolidation de l'unité nationale et de son référent religieux», a encore indiqué le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs. «La chute de Séville a engendré la migration d'éminents savants en mathématiques, en lettres, en philosophie et en jurisprudence musulmane qui sont venus sur la rive sud de la Méditerranée et beaucoup d'entre eux avaient, pour s y installer, choisi cette région, la Kabylie, qui était en perpétuel contact avec l'élite, celle de l'Andalousie notamment», a encore rappelé l'hôte de la ville des Genêts. Le ministre n'a pas manqué de souligner le rôle important et efficient des zaouias et pôles d'enseignement coranique dans la préservation du référent de la nation et de la sécurité et stabilité du pays, en tant que garant d'unité et de cohésion de notre société qui a été, de tout temps, pacifique et porteuse de valeurs d'amitié, de fraternité et de tolérance. Notons, par ailleurs, que le coup d'envoi des travaux de ce colloque, organisé dans le cadre des festivités commémoratives du 36e anniversaire du printemps amazigh, a été donné en présence du ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould-Ali, de l'ancien ministre des Affaires religieuses, le professeur Saïd Chibane, du wali de Tizi Ouzou, Brahim Merad, du vice-président de l'APW, Sid- Ali Zemerli, ainsi que des élus, des membres de l'exécutif, des représentants des zaouias et les universitaires spécialisés dans le patrimoine religieux amazigh.