L'avant-première du long métrage d'animation « Tales of Africa », une synergie créative de jeunes cinéastes africains conçue et produite en Algérie, a été présentée, samedi dernier au soir, à Alger, offrant un panorama exhaustif des récits traditionnels africains. Sur une idée et une conception de Djilali Beskri remontant au 2e Festival panafricain d'Alger (5-20 juillet 2009), « Tales of Africa », présenté devant un public nombreux à la salle de cinéma « Algeria », est une collection de films d'animation appelée encore à s'étendre pour réunir tous les pays africains. Six courts métrages, d'une moyenne de 13 mn chacun, ont constitué la première série de cette grande collection mettant en valeur les récits traditionnels de la République démocratique du Congo, le Cameroun, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Sénégal. Cette mosaïque de contes réalisée essentiellement en 2D et autres techniques cinématographiques, a été marquée par l'originalité des contenus et la fraîcheur des dessins aux couleurs vives et au graphisme naturel donnant lieu à un travail professionnel accompli. Passerelles entre les peuples Formés dans les ateliers de Dynamic Art Vision, producteur du projet en collaboration avec l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), les jeunes réalisateurs venus des pays d'Afrique ont réussi à établir des passerelles entre les peuples à travers les us et coutumes de chaque pays. » Le but de cette formation est de permettre à ces jeunes réalisateurs, auxquels on a cru, de travailler ensemble et de leur donner les outils et les moyens techniques nécessaires », a déclaré Djilali Beskri. Unis par le personnage principal de « Papa Nzenu », un griot contemporain tout de blanc habillé, les pays concernés par cette première série vont l'accueillir, muni de son bâton de pèlerin. Jouant au « Nved » (instrument à cordes aux sonorités cristallines possédant trois caisses), « Papa Nzenu », en parfait pédagogue, va alors étaler, dans les récits qu'il racontera, la sagesse africaine à travers la morale et les valeurs ancestrales, comme pour rappeler à l'ordre le monde actuel. La confiance en soi dans « Shamazulu », le respect de la parole donnée dans « Le chasseur et l'antilope », vivre du fruit de son labeur, les méfaits de la médisance et la force de la vie en communauté dans « Les trois vérités », avoir souvent besoin de plus petit que soi dans « Malika et la sorcière », la valeur d'un geste bien intentionné dans « Le cadeau » et la nécessité de garder espoir dans « Le lutteur », sont des récits aux messages riches. L'élan narratif du vieux sage donne toute son ampleur à l'oralité africaine. En présence du ministre de la Culture, de personnalités représentant les corps diplomatiques, de quelques pays africains et d'élus locaux, « Tales of Africa-part 1 » a été présenté au public par son directeur artistique, Djilali Beskri, qui a tenu à mettre en valeur le travail « remarquable » de tous ses collaborateurs.