La conférence de Paris sur le Proche-Orient, prévue le 30 mai prochain, a finalement été reportée à l'été. C'est le président français, François Hollande, qui l'a annoncé, hier, sur les ondes de radio Europe 1. Le secrétaire d'Etat américain « John Kerry ne peut pas venir à cette date, donc elle est retardée. Elle aura lieu dans l'été », a-t-il dit. Le département d'Etat américain avait, de son côté, indiqué, lundi dernier, que Kerry sera « indisponible » le 30 mai. Cette date correspond à un jour de congé extrêmement important aux Etats-Unis : le « Memorial Day », avait déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine. John Kirby a rappelé que le mois de mai était particulièrement « chargé » dans l'agenda de Kerry. Actuellement en Europe, il sera en visite dans plusieurs pays d'Asie jusqu'au 27 mai prochain. Le chef de la diplomatie américaine est notamment attendu en Chine au début du mois de juin. François Hollande, qui a dû reporter sa conférence, tient à l'organiser malgré une réticence américaine. « Cette initiative est nécessaire parce que, s'il ne se passe rien, si la France ne prend pas une initiative forte, qu'est-ce qui va se passer ? La colonisation, les attaques, les attaques terroristes, un certain nombre de conflits vont se poursuivre, les Palestiniens vont aller vers le Conseil de sécurité », a-t-il affirmé. Cette réunion doit rassembler une vingtaine de pays, l'UE et l'ONU, mais sans les Palestiniens ni les Israéliens. Elle doit permettre de préparer un sommet international, prévu au deuxième semestre 2016, en présence cette fois des dirigeants des deux parties directement concernées. « Il faut qu'on en arrive là (...) Nous allons créer avec l'ensemble des acteurs, les grands pays et les pays voisins, les paramètres qui permettront qu'Israéliens et Palestiniens se retrouvent à la table des négociations », a expliqué Hollande. Le président français a, aussi, déploré, lors de son intervention, une résolution « fâcheuse » de l'Unesco, adoptée mi-avril, à l'initiative de plusieurs pays arabes avec la voix de la France. Il a promis de veiller « personnellement » à amender en octobre prochain ce texte qui vise à « sauvegarder le patrimoine culturel palestinien et le caractère distinctif de Jérusalem-Est (al-Qods, Ndlr) ». Cette volte-face intervient deux jours après une visite du ministre français Jean-Marc Ayrault à al-Qods. Ce dernier s'était heurté à de vives critiques de la part du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à propos du vote de la France à l'Unesco et de l'initiative française de paix en elle-même.