Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a indiqué, hier à Alger, que la consécration du concept de diplomatie parlementaire à la faveur de la dernière révision constitutionnelle constituait « un saut qualitatif » dans le développement des mécanismes d'action diplomatique. Lamamra, qui intervenait devant les participants au colloque international sur les défis de la nouvelle diplomatie parlementaire, a mis en avant le rôle du Parlement algérien en tant que soutien à la diplomatie gouvernementale pour concrétiser les attentes des citoyens et faire face aux développements régionaux et internationaux. « Ce rôle a été raffermi dans le cadre de la dernière révision constitutionnelle qui a consacré le concept de diplomatie parlementaire favorisant un saut qualitatif dans le développement des mécanismes d'action diplomatique », a soutenu Lamamra qui s'est félicité du rôle joué par le Parlement algérien, avec ses deux Chambres, pour conférer davantage d'efficience à la diplomatie gouvernementale, notamment dans les situations difficiles et dans la réalisation de la complémentarité et l'harmonie des positions nationales et la promotion des principes constants de notre politique extérieure. Cette politique de la nation algérienne définie, conformément à la Constitution, par le président de la République repose sur les constantes que sont le règlement pacifique et politique des conflits, le soutien aux causes justes dans le monde et la non-ingérence dans les affaires internes des pays, a-t-il rappelé. Et de poursuivre : « Si le domaine de la diplomatie officielle en tant que support de la politique extérieure dans toutes ses dimensions porte essentiellement sur l'action des gouvernements, acteur légal sur la scène internationale, la diplomatie parlementaire concrétise l'idée de synergie entre les peuples et un traitement des questions soulevées sur des bases qui transcendent les intérêts du moment. » Il a ajouté que « dans ses efforts continus pour la réalisation de ses objectifs et le traitement des crises dans un contexte d'interdépendance des relations internationales, la diplomatie gouvernementale a besoin d'être sous-tendue par la diplomatie parlementaire en tant que vecteur principal de valeurs d'amitié, de coexistence et de compréhension dans un monde marqué par la recrudescence des menaces et risques sécuritaires, environnementaux et économiques, et l'accroissement des sentiments de fanatisme et de xénophobie ». Lamamra n'a pas manqué, à cette occasion, de rendre hommage à de nombreux Parlements de par le monde pour leur rôle dans la reconnaissance par leur gouvernement de l'Etat de Palestine et le soutien du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Concernant le colloque, Lamamra a estimé qu'il revêtait « une importance majeure au vu des mutations profondes, des développements accélérés et des défis sécuritaires, économiques et environnementaux que connaît la communauté internationale, caractérisée, a-t-il dit, par la multiplicité des acteurs et l'enchevêtrement de leurs rôles en plus de l'exacerbation des crises internes et leurs implications régionales et internationales. « Cette nouvelle donne implique une plus grande ouverture sur les différents intervenants pour la coordination des efforts et des rôles pour gagner les enjeux et faire face aux défis présents et à venir », a estimé le chef de la diplomatie algérienne. « L'émergence de nouveaux instruments et acteurs s'avère, à la lumière des ces mutations, plus que nécessaire dans un monde de plus en plus complexe où la plupart des questions ont des prolongements tant régionaux que mondiaux ».